La liste déjà imposante des libraires bretons ayant exercé à Paris au Moyen Âge pourrait encore s'allonger avec un nouveau candidat possible, le nommé Jean Postic.
Richard H. et Mary M. Rouse ont consacré dans leur monumental ouvrage Manuscripts and their makers (2000, t. II, p. 83) une notice à un certain Jean Postel, qui inclut notre Jean Postic, lequel pour ma part me semble être bien différent. La forme POSTIC est précisément donnée par Auguste Vallet de Viriville, en 1858, notant une dépense relevée dans le registre KK49 des Archives nationales, relative à une commande effectuée par Isabeau de Bavière :
En 1403, Philippe Le Hardi avait déjà acheté à Jehan Postit (sic) "un messel tout complet, à l'usaige de Paris", pour sa propre fille, Marie, l'épouse du comte Amédée VIII, laquelle partait alors pour la Savoie (35 écus d'or).(Fol. 40) A Jehan Postic libraire pour avoir et acheter les estoffes nécessaires pour unes Heures que ladite dame lui a ordonné faire le 13 janvier 1417 (n.s.) 6 escus valent 108 s. p.
Prost, Archives, p. 345-346.
Le patronyme POSTIC est attesté anciennement en Bretagne, dès le milieu du XVIe siècle dans la région de PLOUGASNOU, dans l'actuel Finistère.
Isabeau de Bavière et Christine de Pisan
La recherche du patronyme POSTIC nous a conduit vers une curieuse piste. En effet, l'une des 24 maitresses de Philippe le Bon (1396-1467) se nommait Marguerite POSTIC (selon certaines sources, d'autres l'appellent Marguerite Van Poest, Post ou Prest ... Un recours aux archives pourrait certainement confirmer telle ou telle version) qui donna naissance à Philippe de Bourgogne, seigneur de Sommerdick (1464-1524), le "sulfureux" évêque d'Utrecht.
Werner Paravicini, ("Un tombeau en Flandre : Hervé de Mériadec" dans Francia, 34/1, 2007, p. 85-145) a étudié avec minutie le parcours de ce seigneur breton à la cour de Philippe le Bon. Curieusement, les MERIADECétaient possessionnés à PLOUGASNOU, le berceau probable des POSTIC ....
Philippe le Bon