La langue de la Bible : Traductions et réécritures (XIIe-XVIe siècle) - 1. Les Traductions de la Bible
Journée d’étude internationale organisée par l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Centre Montaigne - EA 4195 TELEM)
Jeudi 8 novembre 2012 - Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine – MSHA - 1er étage - 10 Esplanade des Antilles, 33 607 Pessac
Ce projet entend mener une réflexion collective sur les enjeux linguistiques et rhétoriques des traductions et des réécritures littéraires de la Bible. Le livre sacré met en circulation une variété de genres et de modes d’expression, qui vont accompagner l’émergence de la langue française et enrichir le langage littéraire. Les traductions offrent des modèles tangibles d’éloquence efficace et de langue émotionnelle, propres à ouvrir de nouvelles voies en marge des modèles rhétoriques fixés par l’Antiquité chrétienne ou païenne. Outre le débat herméneutique et théologique qu’elles soulèvent, elles suscitent, en particulier à la Renaissance, une querelle d’ordre poétique sur l’essence même de la littérature, sur sa fonction, et plus restrictivement sur le statut du poète. En mêlant les approches (histoire sociale, histoire des religions, histoire littéraire, démarche stylistique), il s’agira d’interroger la variété des méthodes d’appropriation du texte sacré (traduction, imitation, paraphrase, méditation…), ainsi que les intentions (morale, politique, apologétique) qui président au choix des livres ou des fragments bibliques. Il conviendra aussi de situer ces réécritures dans leur contexte socio-historique spécifique et de considérer leur réception, afin de mieux comprendre les évolutions croisées des pratiques littéraires et des identités religieuses à travers les siècles.
Cette réflexion s’articulera autour de trois journées d’étude (une par an) qui donneront matière à un ouvrage de synthèse à paraître en 2015. La première journée (8 novembre 2012) est consacrée aux traductions de la Bible. Les deuxième et troisième journées s’attacheront à étudier la réception littéraire de ces traductions en examinant leurs prolongements à travers les réécritures poétiques, romanesques et théâtrales. Ces pratiques littéraires s’accompagnent d’une réflexion théorique sur les genres, sur l’éloquence et le langage poétique, qu’il importera de mettre en perspective avec les débats contemporains pour mieux faire ressortir leurs enjeux religieux et politiques.
Programme
(9h30-12h00)
Véronique Ferrer et Jean-René Valette (Université de Bordeaux 3)
Introduction
Jean-Marie Fritz (Université de Bourgogne) : Comment traduire intelligere dans les bibles françaises du Moyen Âge ?
Pause
Geneviève Hasenohr (École Pratique des Hautes Études) : Traduction biblique, traduction liturgique : les Épîtres et Évangiles de Jean de Vignay
Pierre Nobel (Université de Strasbourg) : La Bible de Guiard des Moulins dans l’édition princeps de Vérard
(14h00-18h00)
Olivier Millet (Université de Paris-Sorbonne Paris IV) : Créer un nouveau lectorat vernaculaire : La Bible d’Olivétan
Marie-Christine Gomez-Géraud (Université Paris Ouest-Nanterre La Défense) : D’une traduction l’autre : les humanistes devant la “jalousie” divine
Pause
Carine Skupien-Dekens (Université de Neuchâtel) : Castellion traducteur-écrivain : le diable se cache dans les détails
Max Engammare (Institut d’Histoire de la Réformation, Genève) : La Trinité à l’épreuve du texte. Traduction et annotation du comma Johanneum (1 Jean 5, 8) dans les bibles genevoises du XVIe siècle
Bilan et perspectives
Organisation et contact
Véronique Ferrer (Veronique.Ferrer@u-bordeaux3.fr)
Jean-René Valette (jrvalette@u-bordeaux3.fr)
Un lien utile pour le contexte, la page de Robert D. Peckham : Textual Sources of Gallo-Romance Vernacular Bible