"Madame de Chasteaubriant" : © Paris, BnF, RESERVE NA-21 (1)-FOL
Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, née vers
1495, morte en 1537, fille de Jean de Foix et de Jeanne d'Aydie, sœur du
vicomte de Lautrec et d'Odet de Foix, maréchal de Lautrec, fut mariée très
jeune (1505) à Jean de Laval-Châteaubriant, seigneur de
Châteaubriant. Elle devint fille d'honneur d'Anne de Bretagne en 1514, première
dame d’honneur de la reine Claude de France (1515-1523), et surtout la favorite
de François Ier de 1518 à 1528, "position" qui fit couler beaucoup d'encre dès
l'époque du chroniqueur Brantôme ...
Elle décède de façon tragique, le 16 octobre 1537. Son mari, qui fut soupçonné
(faussement ?) d'avoir contribué à sa mort, lui fit élever un monument
funéraire dans l'église des Mathurins de Châteaubriant.
Sa devise : « prou de moins, peu de telles, point de plus »
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)
LE LIVRE D'HEURE DE FRANÇOISE DE FOIX
Parmi la splendide collection de Livres d'heures de la Bibliothèque de Rennes Métropole nous avons retrouvé celui
de Françoise de Foix, coté 2050, malheureusement mutilé de plusieurs de ses
peintures, et assez détérioré.
© Bibliothèque Rennes Métropole - Ms 2050, f. 20v : saint Christophe
Une note ancienne (XVIIe s.?) placée au f. 4 et quelque peu effacée en
indique la provenance, dont on peut admettre la véracité :
« Ces heures ont apartenus a Francoise de Foix espouse de Jean
de Laval baron de Chateaubriand laquelle mourut [ 4 lignes
grattées et barées ] 16e octobre 1537»
Le manuscrit a par la suite été en possession de
François
Bourguillault, prêtre de Châteaubriant :
« Pour seruir a missire // Francoys
Bourguillault // pbre de sainct Iehan // de Béré
demeurant a // Chasteau Briant»
François Bourguillault fut recteur-doyen de l'église de
Saint-Jean de Béré pendant près de 38 ans, de
1598 à
1635. L'homme devait être de caractère : une année, il s’avisa
d’empiéter sur les prérogatives des religieux de Saint Sauveur (de Béré) qui,
le jour de la Fête Dieu étaient en possession du droit porter le Saint
Sacrement. Il le porta lui seul pendant toute la procession...
Saint-Jean de Béré à Châteaubriant
Au f. 2, sur une garde papier, une main de l'époque a copié un extrait des
Lunettes
des princes du poète breton Jean Meschinot
(1420-1491) (1) :
A cent ans dicy je m'attens
Estre aussi riche que le roy :
J'attendré, ce n'est pas long temps ;
Lors seron de parail aroy.
Si je seuffre quelque desaroy
Entre deulx, il faut endurer :
Malheur ne peult tousjours durer
© Bibliothèque Rennes Métropole
Usage liturgique du Livre d'heures de Françoise de Foix
:
Au calendrier et dans les litanies, on note une série de saints bretons assez
caractéristique pointant vers le diocèse de Saint-Malo. La
fête de saint "Cervan euesque"
(Servan) au 13 mai est à ce point de vue assez exceptionnelle.
Elle ne se rencontre que dans les ouvrages liturgiques malouins, au demeurant
d'une extrême rareté (la plus ancienne mention se trouve dans les litanies
dites de Reims (Xe s.) = SERUUANE - François Duine, dans son
Inventaire (1922), ne cite que le seul missel manuscrit du XVe siècle
de Saint-Malo de la Bibliothèque de Chartres, ms 536). Servanà généralement été remplacé par saint Servais dans plusieurs
de nos paroisses bretonnes...
Les deux fêtes de saint Malo y sont présentes : celle de la
Translation de ses reliques, au 11 juillet, et l'autre plus
traditionnelle, du 15 novembre.
La fête de saint Gobrien, au 3 novembre reste conforme au
calendrier du missel de Saint-Malo (Chartres 536).
Un lieu particulier unit les noms des saints Servan et
Gobrien : le petite bourgade de
Saint-Servant-sur-Oust où s'élève la pittoresque
chapelle Saint-Gobrien.
La présence de suffrage à saint Vincent Ferrier, mort à Vannes
en 1419, absent du calendrier (au 5 avril) et des litanies laisse à penser que
ce manuscrit est donc postérieur à sa canonisation de
1455.
Au f. 157. Miniature représentant saint Vincent Ferrier,
canonisé en 1455 (ou le 5 juin 1456) par Calixte III.
© Bibliothèque Rennes Métropole
Remarque sur le Livre d'heures de Françoise de Foix
:
Sur plusieurs des feuillets du manuscrit on a collé des morceaux de papier
découpés d'un livre liturgique ancien (bréviaire : incunable ? XVIe s.?) ;
parfois seule la marque subsiste. Ci-dessous, par exemple, au f. 65, le
capitule de l'Avent à none pour l'office de la sainte Vierge :
In adventu. capitulum (Isaia 7) //
Ecce virgo concipiet, et pa=//riet filium : et vocabitur // nome(n) eius
emmanuel : bury=//rum, et mel comedet ut sciat // [reprobare malum et eligere
bonum].
© Bibliothèque Rennes Métropole
LA FIN D'UNE PRINCESSE
C’est dans la chapelle de la Trinité de l’église des Mathurins de Châteaubriant
que Jean de Laval érigea un monument funéraire à la mémoire de sa femme, morte
le 16 octobre 1537. L’église a été détruite à la Révolution, mais l’épitaphe
(attribuée à Marot) a survécu :
« Dans l’enclos du balustre du maistre-autel sont deux monuments enfoncés
dans le mur à la hauteur de quatre pieds et demy de terre […]. Dans le premier
est la figure d’une femme au près de laquelle est une pierre verte qui porte
inscription, épitaphe et lettre d’or et d’argent dont est pev de telles ; l’un
des costés porte : prov de moins ; l’autre costé : point de plus ; et le corps
dudit épitaphe refert en ces termes :
Sovbs ce tombeav gist Françoise de Foix
De qui tout bien tout checun souloit dire,
Et le disant oncq une seule voex
Ne savancza dy vouloir contredire.
De grant beaulté, de grace qui attire
De bon savoir, dintelligence prompte
De biens, dhoneurs et myeulx que ne racompte
Dieu eternel richement lestoffa.
O viateur, pour tabreger le compte
Cy gist ung rien là ou tout triompha.”
Et au-dessous est escrit : decedee le 16 octobre 1537. » ( Procès-verbal des
églises, sous la baronnie de Châteaubriant, dressé en 1663).
Pierre tombale de Françoise de Foix
Un autre poète,
Nicolas
Bourbon, précepteur du fils aîné de Lautrec, pupille de Jean de Laval,
publia, en 1538, une épitaphe de Françoise de Foix, en vers latins, que nous a
conservé Dreux du Radier, que l'on pourrait traduire :
« Passant, considère ce marbre et arrête un moment. Françoise de Foix gît
ici : pendant qu'elle vécut, elle fut la femme la plus estimable, la plus belle
et la plus religieuse que la France pût voir. Dieu et la nature, prodigues de
leurs dons, la comblèrent de toutes les qualités de l'esprit et du corps,
autant que princesse qui fut jamais. Son corps gît ici ; mais son âme
bienheureuse, réunie à celles de ses aïeux et à celle du célèbre héros Lautrec
son frère, jouit de la présence de Dieu et des plaisirs sans fin. Adieu,
passant, tu dois beaucoup à tes yeux. » (Mémoires historiques et anecdotes
des reines et régentes de France) [ source ]
Le poète normand
François de Sagon célèbra également l'esprit
de Françoise de Foix dans un recueil, ms Paris, BnF, Fr. 2373 [
numérisé sur
Gallica ] : « Le Regret d'honneur foeminin et des troys graces sur le
trespas de noble dame Françoyse de Foix, dame de Chasteaubriant et mirouer de
noblesse foeminine, par FRANÇOYS DE SAGON, secretaire de l'abbé de Sainct
Ebvroul ».
[ Voir édition imprimée par F. Bouquet sur
Gallica ]
Le manuscrit de la
British Library, Harley 5242, recueil de
"chansons rustique" fut sans doute composé pour Françoise de Foix. Il est orné
des "FF" et dans certaines pièces le nom de Françoise a été substitué à celui
de "ma belle amye". (Jean-Marie Poirier,
Le chansonnier de
Françoise de Foix [
en ligne ]).
(1) Pages 86-87 de l'édition de Gourcuff :
Les Lunettes des princes / Jean
Meschinot ; publiées avec préface, notes et glossaire par Olivier de
Gourcuff, Librairie des bibliophiles, Paris, 1890.
Numérisé
sur Gallica. Christine Martineau-Geneys,
Les Lunettes des Princes de
Jean Meschinot, édition critique, précédée d'une étude sur sa vie et son
œuvre et suivie de notes et d'un glossaire, Genève, Droz (Publications romanes
et françaises, CXXI), 1972.
Les éditions anciennes : Étienne
Larcher, Nantes, 1493. -- Étienne Larcher, Nantes, 1494. -- Olivier Arnoullet à
Lyon, sans date. -- Pierre Le Caron, Paris (contient l’épitaphe de Meschinot),
sans date -- Jean du Pré, fin XVe., sans lieu ni date. -- Le Petit Laurens, fin
XVe., sans date. -- Gilles Corrozet, Paris, 1539.
Buste reliquaire de saint Gobrien dans sa chapelle de
Saint-Servant-sur-Oust
Château de Châteaubriant [
source
]
Armes de [Françoise?] de Foix au château de Châteaubriant
JEAN DE LAVAL, SEIGNEUR DE CHÄTEAUBRIANTJean de Laval (1486 - 1543), fils aîné de
François de
Laval-Montafilant et de
Françoise de Rieux, tenait
cour en son château de Châteaubriant. Après avoir reçu en 1521 la seigneurie de
Dinan (Nantes, ADLA B 239) de François 1er, le roi le nomme en 1531 lieutenant
général et gouverneur de Bretagne (Dom Morice, III, 996). Du 14 mai au 26 juin
1532,
François 1er fait séjour à Châteaubriant, hôte du prince
et de Françoise de Foix (Actes de François 1er, notes 4547-4669, 4677-4679,
20414-20430, 20438). Il y revient de mai à juillet 1532 pour préparer le traité
d’union de la Bretagne à la France.
Charles Pineau lui dédia son
Explication des actes
des apôtres (London, British Library,
Harley 4393) :
"A très illustre et puissant seigneur Mon seigneur Jehan de Laval Sire de
Chasteaubrient son treshumble et tresobligé religieux. Charles Pineau. Salut."
(f. 3). Ci-dessous l'image frontispice (f. 2)
Charles Pineau présente son ouvrage à Jean de Laval. A gauche,
aux vitraux, armes :
de gueules semé de lys d'or (Châteaubriant) et
mi-parti de Châteaubriant et de Foix-Béarn-Bigorre (écartelé aux 1 et 4
d'or, à trois pals de gueules ; aux 2 et 3
d'or, à deux vaches,
accornées, accolées et clarinées d'azur ; sur le tout
d'or, à deux
lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur l'un sur l'autre). A
droite, la chapelle privée avec un autel dédié à saint Thomas d'Aquin,
représenté sur une tenture d'azur (semée d'hermines d'or ?) tenant un calice en
main droite, son nom gravé en lettres d'or. A remarquer le collier de
Saint-Michel autour des armes du vitrail et sur le fauteuil de Jean de Laval.
La présence du collier donne à penser que le
manuscrit a été
exécuté avant 1521, année où Jean de Laval fut promu dans
l'ordre:
On le trouve qualifié de chevalier de l'Ordre à l'époque de 1521
(Recueil manuscrit des chevaliers de Saint-Michel fait en 1620 par
Pierre d'Hozier,... Bibliothèque du Roy). Il avoit été admis dans cet ordre
dans ce règne (Histoire généalogique des maisons illustres de Bretagne
par du Paz, Paris, 1619) à la recommandation du connétable Anne de Montmorency
"à qui il donna (dit Brantôme) sa belle maison de Châteaubriant pour avoir cet
Ordre"; l'on ne peut cependant disconvenir que sa haute naissance, ses services
et les preuves d'attachement qu'il donna à François Ier après la bataille de
Pavie, le rendoient bien susceptible de cette décoration]
Michel Popoff, Recueil historique des chevaliers de l'ordre de
Saint-Michel, volume I (1468-1560), 1998, p. 146, n° 184. Ordre de Saint-Michel.
Voir notre post : Les statuts de l'«
Ordre et aimable compagnie de monsieur saint Michel »
Charles Pineau, descendant d'une noble famille du pays de Retz
(1) qui portait
d'argent, à la fasce de sable, chargée de
trois pommes de pin d'argent et accotée en pointe d'une pomme de pin de
sable, était religieux dominicain, docteur en théologie et célèbre
prédicateur. Son nom se rencontre dans les comptes de
Renée de France : "A
frère Charles Pineau, docteur en théologie, pour être venue de Rome précher le
carême à Ferrare, 63 livres" (
source)
Il fut nommé à l'abbaye
Saint-Jacques de Montfort
(Ille-et-Vilaine) par François Ier sur les recommandations de
Jean de
Laval. Le pape lui accorda des bulles, à condition qu'il embrasserait
l'observance de son abbaye. Charles Pineau fut bénit dans l'église des
Dominicains d'Angers le 28 avril 1538 par
Jean V Olivier, évêque d Angers, assisté de François de Villiers, abbé de
Toussaint et de Pierre IV Olivier, abbé de Saint-Crépin de Soissons. François
de Laval, évêque de Dol, lui donna un canonicat dans son chapitre, le nomma
grand vicaire du diocèse et enfin lui procura le titre d'évêque de Castorie
(
évêché in partibus infidelium). Charles Pineau mourut à Dol au mois
de mars 1549 et y fut inhumé.
London, British Library, Harley 4393, f. 6v : saint Luc. Une belle
représentation d'un atelier de copiste ....
Jean de Laval. Portrait par Jean Clouet (v. 1530)
La "librairie" de Jean de LavalJean de Laval, dernier seigneur de Châteaubriant, est une
des figures les plus caractéristiques de son époque. « Homme singulier en
toutes choses, » dit d'Argentré, le baron de Châteaubriant acquit dans la
carrière des armes assez « d'honneur et de réputation » pour être récompensé de
« ses mérites et de sa valeur » militaire ; gouverneur de Bretagne, il se
montra « preux et magnanime, » « homme plein d'esprit, prudent, avisé et fort
magnifique ; » ayant « loyauté, prud'hommie, vaillance, expérience et bonne
diligence. » Simple particulier, il fut « savant, » dit Alain Bouchard, et «
eut quelque connaissance des lettres, » ajoute d'Argentré ; il protégea même
les poètes et particulièrement Clément Marot, qui lui dédia un
livre d'épigrammes :
A Monseigneur de Chasteaubriant.
Ce livre mien d'épigrammes te donne,
Prince breton, et te le présentant,
Présent te fais meilleur que la personne
De l'ouvrier et fut-il mieux chantant :
Car mort ne va les oeuvres abattant,
Et mortel est cestuy-là qui les dicte ;
Puis tien je suis, des jours à tant et tant,
De m'y donner ne serait que redicte. [ source ]
A la mort de Jean de Laval, le domaine de Châteaubriant advint au connétable de
Montmorency, et par la suite au Condé. Il n'est donc pas étonnant de retrouver
dans la
Bibliothèque
du prince, à Chantilly quelques "épaves" de la collection de Jean de Laval.
Parmi les imprimés :
§
La très élégante, délicieuse melliflue et très plaisante
hystoire du très noble, victorieux et excellentissime roy Perceforest,
Roy de la grand Bretaigne, fundateur du franc palais et du temple du souverain
dieu ... [par Nicolas Herberay, seigneur des Essars]. A Paris, par Nicolas
Cousteau pour Galliot du Pré, 1528. 6 volumes. Reliure XVIIIe s. aux armes et
chiffre du comte d'Hoym. Provenance : princesse de Condé (inventaire
après-décès, 1723 : "Ensuivent les livres apportez d'Anet ... f. 727 : Le roman
de Perceforest, roy d'Angleterre, 6 volumes in-folio gothique, imprimé sur
vélin, prisé 75 livres") ; comte d'Hoym (acq. vente bibliothèque du château
d'Anet, 1724, cat. Hoym, 1738, lot 2742) ; Claude Gros de Boze, catalogue, p.
154, lot 174) ; duc de La Vallière (
catalogue
vente de 1783, lot 4097) ; Gaignat ; duc de Penthièvre ;
Louis-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans ;
Louis-Philippe, roi de France. Source : Bibliothèque du Musée Condé [
Lien ]. Sur cette oeuvre voir la notice
de Laurent Brun sur le site
ARLIMA.
© RMN. Les armes de Châteaubriant dans l'encadrement (
de gueules, semé de
fleurs de lys d'or) ceintes du collier de Saint-Michel
Pour les manuscrits :
§
Ms. 289 :
Le livre du Trésor, de Brunetto Latini.
Parchemin. 124 f. 287 × 213 mm. Reliure veau marbré, aux armes de
Bourbon-Condé. Au f. 7, signature : « Laval ». Au f. 1, armes de Châteaubriant.
[
Calames
]
§
Ms. 292 :
Le Songe du vieil pèlerin, de Philippe de
Mézières. Parchemin. 337 f., à 2 colonnes. Miniature ajoutée au XVIe siècle.
435 × 313 mm. Reliure maroquin bleu, aux armes de Bourbon-Condé. Au f. 337,
inscription : « En ce livre du Viel Pelerin au blanc faucon, au bec et au piez
dorez, a IIIc XXXVI feuilletz, histoires IIc IIIIxx et XV. Ce present livre du
Viel Pelerin est au duc de Nemours, conte de la Marche. Jaques. Pour Carlat »
(le célèbre bibliophile
Jacques d'Armagnac, dont les
manuscrits avaient été saisis, certains "récupérés" par Tanguy du Chastel ) ;
aux f. 1 et 5, armes de la maison de Châteaubriant, avec couronne comtale et
collier de Saint-Michel.
§ A la
Bibliothèque nationale de France, un exemplaire
d'Aristote (
Fr. 16962), issu également des collections de
Jacques d'Armagnac, porte les armes de Châteaubriant :
© Paris, BnF, Fr. 16962 [
numérisé sur
Gallica ]
En fait, tous
ces manuscrits ont un point commun, c'est
d'avoir appartenu à la belle collection du
château d'Anet,
dont le catalogue fut dressé en
1724 :
N° 31.
Explication des Actes des Apôtres, en forme de
Paraphrase, par un Frère Prescheur qui se nomme pas. Ce ms. sur vélin est dédié
à Jean de Laval, sieur de Châteaubriant, et est orné de belles et grandes
miniatures. ( = ms
London, British Library, Harley 4393)
Un autre ex.
n° 29 : Paraphrase en prose sur les Actes des
Apotres par Charles Pineau, sur vélin, in fol.
N° 56 :
Le Trésor de Brunet, Latin et François, Ms.
sur vélin très bien conservé (
Chantilly, Condé, 289)
N° 117 :
La très-élégante et plaisante Histoire de
Perce-Forest, Roi de la Grande-Bretagne, en 6 vol. in-folio imprimez sur
vélin chez Galliot Dupré, en 1528, orné de grandes lettres en or. (=
Chantilly, Condé)
N° 121 :
Le Songe du vieil Pélerin, Ms sur vélin,
très grand volume et très ancien rempli de grandes et belles miniatures ( =
Chantilly, Condé, 292),
N° 97 :
Les Ethiques et Politiques d'Aristote, par
Nicolas Oresme, Ms. in-fo. sur vélin en très grand volume avec miniatures (=
Paris, BnF, Fr. 16962).
"Catalogue des manuscrits trouvez après le décès de Madame la Princesse, dans
son Château Royal d'Anet", a été publié en intégralité par Ernest
Quentin-Bauchart,
Les
femmes bibliophiles de France (XVIe, XVIIe, & XVIIIe siècles),
tome I, Paris 1886, p. 310-340. Voir la marque de provenance du château d'Anet
[
en
ligne ]
Marque de provenance : château d'Anet
Le manuscrit
Toulouse BM 830 porte les armes de Châteaubriant
et le collier de Saint-Michel. Il est attribué à
René de
Châteaubriant, mais pourrait tout aussi bien avoir appartenu à
Jean de Laval :
Voir notre post :
René de Chasteaubriant (+ ca 1500), chevalier pèlerin pour la Terre Sainte,
comte de Guazava au royaume de Fez
Sur d'autres manuscrits d'origine bretonne au château d'Anet, :
Paris, BnF, Lat. 7656 : l'exemplaire manuscrit du catholicon breton du château
d'Anet ?LA FIN D'UN PRINCELe 11 février 1543, Jean de Laval expira dans son château
de Châteaubriant... Son corps fut déposé provisoirement, après sa mort, dans la
chapelle des saints Cosme et Damien, au château, parce que
l'église Saint-Nicolas de Châteaubriant, choisie par ce
seigneur pour être le lieu de sa sépulture, et réédifiée par ses soins, n'était
pas encore achevée. La dédicace de cette église fut faite le 5 novembre 1561,
par le coadjuteur de l'évêque de Nantes, « et le même jour fut aussi transféré
audit Saint-Nicolas et inhumé sous le dôme le corps de Jean de Laval, seigneur
de Châteaubriant, et menaient le deuil MM. de Bois-Briand et de Montmartin. »
On donna en cette circonstance à la paroisse de Béré « une chasuble armoriée
pour servir auxdites funérailles. »
On voyait encore au temps du doyen Blays, qui nous donne tous ces détails dans
ses mémoires, - le portrait de Jean de Laval, dans les verrières de la chapelle
septentrionale de Saint-Nicolas, et ses armoiries dans plusieurs endroits de
cette église. Ce baron avait toujours affectionné saint Nicolas, et il avait
même ordonné par testament la fondation d'une collégiale dans cette église,
mais cette pieuse et dernière volonté de Jean de Laval n'a point reçu
d'exécution. [ source ]
Quelques officiers de Jean de Laval : Gilles de Québriac,
seigneur de la Hirelaye, écuyer ; - Pierre de Cornulier, capitaine des
arquebusiers à cheval ; - Robert de Galles, grand-veneur, 1533 ; - Pierre
Piraud, secrétaire intime pendant quatorze ans ; - Jean Chevrayer, l'un des
secrétaires en 1541 ; - Jacques Godet, maître d'hôtel en 1513 ; - Antoine de
Lizivy, maître d'hôtel en 1527 ; - Olivier Morel (1536) ; - Jean de Montdragon
(1538) ; - Thomas Gascher, seigneur de la Borderie ; - Robert, Le Metayer, l'un
des tapissiers, Angelot, également maître d'hôtel ; - Blanchet, orfèvre et
favori ; - Jacques Rouard, aumônier - Foullery, chantre etc. [
source
]
Documentation :
Novembre 1528 : Lettre d'amortissement accordés à Jean de Laval et à Françoise
de Foix, pour la fondation d'un couvent d'Augustins à la Chapelle-au-Duc près
le château de Châteaubriant (AN LL 243, 520) : cette fondation n'eut pas lieu
(Fr. 22331, p. 262)
2 décembre 1521 : lettres de François 1er portant don à Jean de Laval de la
seigneurie de Dinan (ADLA B 239)
4 septembre 1505. Morlaix. Contrat de mariage de Jean de Laval avec Françoise
de Foix. La reine Anne, tant en son nom qu'à celui de Jean de Foix, asigne à la
fiancée 20 000 livres et lui garantit une seconde somme ,de 10 000 livres en
liquidation de ses droits dans les successions de ses père et mère (BnF, Fr.
22331, p. 240)
Bibliothèque de Rennes Métropole, 482. « Ensuilt l'adveu, mynu et declaration
que baille et presente au Roy et à Monseigneur le Daulphin, duc de Bretaigne,
hault et puissant Jehan de Laval, sires de Chasteaubriend..., chevalier de
l'ordre, gouverneur et lieutenant general pour le Roy et monsr le Daulphin
oudict pays et duché de Bretaigne. Et avoue et confesse tenir prochement à foy,
hommaige et rachapt, quant le cas y advient, du Roy, mond. sr le Daulphin et
duc, son sr , soubz sa court, comté et juridicion de Nantes, les terres, rentes
et revenuz de la terre et seigneurie de Foulgeré (aujourd'hui le
Grand-Fougeray, arrondissement de Redon), en tant qu'il est prochement tenu de
lad. court de Nantes ; o protestation que faict led. sires d'augmenter ou
diminuer à ce present aveu, declaration et mynu, par aultant que de raison
appartiendra. Duquel aveu, mynu et declaration la teneur ensuilt... ». «
Faict et consenty à Chasteaubriant, au chasteau dud. lieu, le deuxme jour de
décembre l'an mil Vc quarente ung. Signé : Jehan de Laval ; Duboys, passe ;
Drouet, passe. »
Notes :
(1) Pineau, sr de la Rivière Neuve, paroisse de Sainte-Croix de
Machecoul ; de l'Espinay, paroisse du Bignon ; de la Périnière et de la Jarrie,
paroisse de la Limousinière ; du Boisguéhenneuc, paroisse de Férel ; de la
Galiotière, paroisse de Châteauthébaud ; de Trémar, paroisse de Plessé. Ext
réformation de 1669 ; 8 générations ; réformes et montres de 1454 à 1543,
paroisse de Sainte-Luce et Férel, évêché de Nantes (
Potier
de Courcy,
Nobiliaire et armorial de Bretagne)
.
Biblio :
Georges Gustave Toudouze,
Françoise de Châteaubriant et François Ier,
Paris, Floury, 1948.
M. Mauger,
Bretagne chatoyante, 2002, p. 108-109.
Site :
Amaury de la Pinsonnais :
Châteaubriant,
baronnie, ville et paroisse [
en ligne]