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Channel: Le manuscrit médiéval ~ The Medieval Manuscript
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A circulação dos códices jurídicos na Europa medieval mediterrânica

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Le 24 novembre prochain la Faculté de Lettre de l'Université de Coimbra organise une leçon publique sur le thème : "A circulação dos códices jurídicos na Europa medieval mediterrânica : o exemplo dos manuscritos produzidos no sul de França" ( "La circulation des manuscrits juridiques dans l'Europe médiévale méditerranéenne : l'exemple des manuscrits produits dans le Midi de la France"). La leçon sera tenue par Mme Maria Alessandra Bilotta, chercheur à l'IEM (Institut d'Etudes Médiévales) de l'Universidade Nova de Lisboa. 
http://www.uc.pt/fluc/agenda/aula_aberta_maria_billota
24 novembro 2014 | 16h-18h | Anf. IV (5º Piso, FLUC)

Des Heures : témoins de la piété (ou de la richesse?) des bourgeois de Paris à la Renaissance

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L'ouvrage d'Ernest Coyecque (1) nous a fourni quelques inventaires après-décès avec plusieurs mentions de Livre d'heures, certains "prisés" juqu'à 8 livres ...

1515, Andri Jouette, épicier et bourgeois de Paris :
Une Heures en parchemain, escriptes à la main, commansant au premier feullet, après le calendrier : In principio, et fainisant au penultime, garnie de deux fermouez d'argent doré" (C, p. 21)

1519, Nicolas Boudier, marchand et bourgeois de Paris :
Unes Heures, escriptes en parchemin, en lettre de forme, enlumynées et hystoriée, commencent au second feuillet d'après le kalendrier : lumine, et finissant au penultime : visa, reliés entre deux ays, couvertes de cuir rouges, garnyes de deux fermouers d'argent doré, à tringles d'or, esmaillées, à un Sainct Jehan et Saincte Katherine, à deux boutonneuses de perles, rivés sur deux tissus de velours carmoisy, avec une cjemisete de velour tenné, doublée de damas noir, VIII l. p. (C, p. 23)

1521, Jeanne Videron, veuve de Jean Boucher :
Unes Heures en parchemyn, reliées entre deux aiz, couvertes d'une chemysette de satin noir, doublé de satin tanné, garnys de deux fermouers d'argent doré, à tringles d'or, IIII l. p. (C, p. 20)

1522, Jacques Daniel de Cernay :
Une paire d'heures, en parchemin, dont les eages de feu monsr et de mademmoiselle sont dedens par escript, XXIIII s. p. (C, p. 50)

1522, Isabeau Mercier, veuve de Jean Hamelin, marchand et bourgeois de Paris :
Deux paires d'Heures, en parchemyn, lectre d'impression, historiés, à lectre d'or, dont l'une garnye d'une chemysette de camelot et l'autre couverte de velours noir, XLVIII s. p. (C, p. 55)

1525, Guillaume Poireau l'aîné, chandelier de suif et bourgeois de Paris :
Une peres de heures, en parchemyn, usaige de Paris, escriptes à la main, historiés et enlumynés, à lectre d'or ou d'azur, relyé entre deux ays, garnyes d'une chemise de camelot noir, bordées à l'entour d'or de Chipre, garnyes de clous et fermoyrs d'argent doré, à houpes d'or de Chipre et boutons à perles, IIII l. t.(C, p. 60)

Un cheval de selle vaut à peu près 20 livres en 1520 ; la livre de beurre, 1 sol ; un pourceau maigre, 2 livres.
Source de l'image : Quentin METSYS (Louvain, 1465/1466 - Anvers, 1530) Le prêteur et sa femme - 1514 - Musée du Louvre.
(1) Ernest Coyecque, Recueil d'actes notariés relatifs à l'histoire de Paris et de ses environs au XVIe siècle], t. I, 1498-1545, Paris, 1905

Un nouveau libraire breton dans le Paris médiéval ? Jean Postic

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La liste déjà imposante des libraires bretons ayant exercé à Paris au Moyen Âge pourrait encore s'allonger avec un nouveau candidat possible, le nommé Jean Postic.

Richard H. et Mary M. Rouse ont consacré dans leur monumental ouvrage Manuscripts and their makers (2000, t. II, p. 83) une notice à un certain Jean Postel, qui inclut notre Jean Postic, lequel pour ma part me semble être bien différent. La forme POSTIC est précisément donnée par Auguste Vallet de Viriville, en 1858, notant une dépense relevée dans le registre KK49 des Archives nationales, relative à une commande effectuée par Isabeau de Bavière :

(Fol. 40) A Jehan Postic libraire pour avoir et acheter les estoffes nécessaires pour unes Heures que ladite dame lui a ordonné faire le 13 janvier 1417 (n.s.) 6 escus valent 108 s. p.

En 1403, Philippe Le Hardi avait déjà acheté à Jehan Postit (sic) "un messel tout complet, à l'usaige de Paris", pour sa propre fille, Marie, l'épouse du comte Amédée VIII, laquelle partait alors pour la Savoie (35 écus d'or).
Prost, Archives, p. 345-346.

Le patronyme POSTIC est attesté anciennement en Bretagne, dès le milieu du XVIe siècle dans la région de PLOUGASNOU, dans l'actuel Finistère.

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Isabeau de Bavière et Christine de Pisan

La recherche du patronyme POSTIC nous a conduit vers une curieuse piste. En effet, l'une des 24 maitresses de Philippe le Bon (1396-1467) se nommait Marguerite POSTIC (selon certaines sources, d'autres l'appellent Marguerite Van Poest, Post ou Prest ... Un recours aux archives pourrait certainement confirmer telle ou telle version) qui donna naissance à Philippe de Bourgogne, seigneur de Sommerdick (1464-1524), le "sulfureux" évêque d'Utrecht.
Werner Paravicini, ("Un tombeau en Flandre : Hervé de Mériadec" dans Francia, 34/1, 2007, p. 85-145) a étudié avec minutie le parcours de ce seigneur breton à la cour de Philippe le Bon. Curieusement, les MERIADECétaient possessionnés à PLOUGASNOU, le berceau probable des POSTIC ....

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Philippe le Bon

Save the Biblioteca Laurenziana !

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Ci-dessous, un message du Dr. Giovanna Murano :

Dear All,
As many of you already know, the Biblioteca Laurenziana of Florence is going to lose its status as well as its Director and most probably it will be directed by the Director of the Biblioteca Nazionale of Florence, as a consequence of the latest reform of the Italian Ministry for Cultural Heritage, Activities and Tourism which will become effective December 10, 2014.

In the last few weeks and days newspapers have echoed scholars’ criticisms and appeals against the new Reform, but Minister Franceschini is adamant, and is convinced he has made the right decision (see the enclosed articles by Prof. Tullio Gregory and the Minister’s reply).
Those of you who have experienced the tragic conditions of the Biblioteca Nazionale of Florence know that the Minister’s decision cannot be the right one.

In order to save the Biblioteca Laurenziana from its fate it is necessary to take action internationally.

It might be too late to appeal to the Ministry, but at least let’s make sure that everybody is aware of what has been perpetrated against the Biblioteca Laurenziana as well as other Italian State libraries, such as the Braidense in Milan, the Estense in Modena, the Palatina in Parma and the Vallicelliana in Rome).

Dr. Giovanna Murano
http://www.giovannamurano.it/


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http://tiny.cc/ljceqx

Sur une Bible beauvaisienne du Smith College (Massachusetts)

Les Heures de Guillaume le Barbier et d’Hélène Henry (+1502), du Pays d'Auge (Normandie)

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La BIBLIOTECA DIGITAL HISPÁNICA présente une grande variété de Livres d’heures. Nous y avons ainsi relevé le manuscrit RES/161, issu des collections de la Bibliothèque nationale d’Espagne, ouvrage dont les premiers possesseurs ont pu être identifiés, et qui s'en sont servis comme livre de raison. Ainsi, les deux derniers folios sont occupés par des notices familiales concernant le couple Guillaume LE BARBIER x Hélène HENRY, dont nous avons essayé de transcrire quelques passages :
   
21 septembre 1488
Guill[aum]e le Barbier postullant en court laye natif et // demourant au Pontlevesque fut marié aud. lieu avec ... // Helaine fille de Mahieu Henry escuier sr du Brouillar (1) // demourant a Conches et nagueres viconte du lieu // le xxie jour de septembre jour saint Mathieu lan de grace // mil cccc iiiixx et huit.
11 octobre 1489
Katherine fille desd. Le Barbier et Helaine fut nee et // baptisé aud. lieu du Pontlevesque le unze eme jour doctobre // lan mil iiiic iiiixx et neuf et fut son parrain maistre // Guillaume de Bray pour lors lieutenant general du viconte d'Auge // et ses marraines les damoiselles de ... et ...
18 septembre 1491
Jehan filz et second enffans desd. mariez fut ne et // baptisé aud. lieu du Ponlevesque le xviii jour de septembre // mil iiiic iiiixx et unze tenu par dame Jehanne Despaigne // prieur de saint Yves ...... de saint // Melaigne et damoiselle Blanche de Haren? .... // de ... est. sr dud. lieu // Led. Jehan na vesqu que trois moys.
17 mars 1492
Helix (ou Helie) tres enffans desd. mariez fut ne et baptisé aud. lieu // le dimanche xviie jour de mars mil iiiic iiiixx et xii a huit heures [..?] // midi et ...
1er mai 1495

Jehan iiiie enffans desd. mariez fut ne et baptize aud. // lieu du poue... le vendredy premier jour de may mil iiiic // iiiixx et quinze a ... heures du matin ou environ // et sont ses parains Pierre de Saint ... escuier // avocat général pour le roy en la viconte d'Auge maistre jehan [le ?] // Goupil curé de Saint Melaigne et sa maraine // Jehanne femme de Michel Le Barbier oncle dud. Jehan.
avril 1499
Jehanne tierce fille desd. mariez fut nee et baptizée aud. // pontlevesque environ le mynuyt davril mil iiiic iiiixx dix neuf et fut son // parrain maistre Jehan du... curé de Jehan du Fossé escuier sieur de lad. fille.
1502° et + Guillaume iiiie filz.............................. desd. mariez fut né le mardi // des festes de Pasques xxixe jour de [mars ?] mil cinq cent et deux // ses parrains Guillaume et Michel le Barbier ses oncles et ses marraines ............... et led. Guillaume ..
13 avril 1502

Lad. Helene mere desdits enffans durant sa gesine dud. // Guillaume fut prise dune ... ...et autre malladie de ... et // deceda le mercredi xiii e jour davril ... aud. an mil [cinq] // cens deux plaize a Dieu aie son ame.

(1) Mathieu Henry, écuyer, sieur du Brouillard et de la Guéroulde, vicomte d'Ecouché et de Breteuil.

Patrick VNK (liste Noblesse Normande), que je remercie, m'a signalé l'article de (†) Pierre LESTOURMY sur la recherche de la Galissonière en 1666, élection de Pont-L'évêque, qui donne quelques éléments intéressants sur la famille LE BARBIER :
Contrat de mariage sous seing privé du 3 mai 1488, reconnu devant les tabellions d'Auge, pour le siège de Pont l'Evêque en 1489, entre Guillaume Le Barbier, esc. sr du Parcq, et Heleine Le Henry.
Contrat de mariage passé le 14 novembre 1535 et reconnu devant les tabellions royaux de la viconté d'Auge le 28 janvier 1536 entre Elye Le Barbier, esc. licencié aux lois, et damoiselle Marie Bigot.
Les BARBIER portaient d'argent, à trois mains gauches (= senestres) renversées de sable, 2 et 1, accompagnées d'une molette de sable posée en abime.
Supports : deux épées d'argent à poignées d'or. Cimier : une pique d'or pointée d'argent, traversant un coeur de gueules. Devise : Hoc, manus et virtus, calcar et ensis, habent 

 
f. 143. Saint Martin

Sur une branche peu connue des Coëtivy installée en Languedoc (XVe-XVIe s.)

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Les précieuses recherches de Chassin du Guerny dans les archives du Gard m’ont permis de retrouver les traces d’une branche de l’influente famille bretonne de Coëtivy en Languedoc, plus précisément à Chusclan et Bagnols-sur-Cèze, dans le Païs de Saint-Esprit. L’origine de cette implantation tient évidemment à la notoriété du « cardinal d’Avignon », Alain de Coëtivy (1407-1474), « homme d'un grand génie, d'un esprit assuré et puissant ». Nous ne rentrerons pas ici dans les détails de sa biographie ni de ses nombreux bénéfices. Simplement, sa présence dans cette région, fit venir à sa suite toute une « familia » bretonne assez importante.


Alain de Coëtivy au Folgoët

Il semble bien qu’un des neveux du cardinal, nommé Paul de Coëtivy (+ avant 1477), attesté à Pont-Saint-Esprit, épousa une Piolenc (Jeanne), famille très ancienne du Languedoc.
De ce couple naquirent aux moins 5 enfants :
=> Olivier de Coëtivy
=> Catherine de Coëtivyépousa Pierre de Chaynet, un noble marchand de Bagnols
=> Alicette de Coëtivy, se maria à Georges Fages, seigneur de Gicon
=> Louise de Coëtivyépousa Antoine Destables, seigneur de Chusclan
=> Peregrin de Coëtivy, archidiacre d’Uzès (protonotaire apostolique, vicaire général d'Amanée d'Albret, cardinal diacre du titre de Saint-Nicolas in carcere Tulliano)
Nous retrouvons plus tard, en 1569, une Anne de Coëtivy« femme de feu Aymar Biordon » (Nîmes)

Ci-dessous les actes les plus significatifs des archives du Gard sur cette branche des Coëtivy :
=> 19 septembre 1477. Transaction entre les tuteur et curateur des enfants de feu noble Paul de Coetivy et Jean Bonet hôte de Pt-St Esprit. 2E 14, 38.

=> 30 avril 1486. Reconnaissance de dot pour noble Olivier de Coetivy, de Pt St-Esprit, par noble Alaycette, sa soeur, femme de noble Georges Fages, sgr de Jocon et Cadenet. - Autre par noble Pierre de Chaynet, bourgeois de Bagnols, mari de Catherine de Coetivy. 2E 14, 44.

=> 29 janvier 1492. Contrat de mariage de noble Pierre de Chaynet, bourgeois de Bagnols, et noble Catherine de Coetivy, fille de feu noble Paul de Coetivy, ht St-Esprit dotée par son frère Olivier de Coetivy. Acte du château de Chusclan. 2E 14, 44.

=> 27 octobre 1495. Testament de noble Antoine d'Estable, seigneur de Chusclan et autres lieux. légats à ses cousins nobles Pierre Cordier, licencié en lois et noble Louise Sardie son épouse - à noble Louise de Coetivy, son épouse. 2E 15, 32.

=> 10 juin 1505. Testament de noble Catherine de Coetivy femme de noble Pierre de Chaynet habitante de Bagnols, à sa fille Antoinette 50 florins sur les 100 florins qui lui sont dus par noble Olivier de Coetivy - A Mre Pelegrin de Coetivy son frère pronotaire au St Siege - à noble Aleycette sa soeur femme de noble Georges de Fages - héritires nobles Philippe, Jean et Pierre ses fils - Executeur : Antoine d'Estables sgr de Chusclan et Jean Portalis. 2E 15, 41.

=> 21 aout 1510. Testament de noble Pierre de Chaynet de Bagnols. à son fils Philippe prêtre - à son fils Pierre - à sa fille Antoinette - a noble Aloycette de Coetivy femme de noble Georges Fages, de Chusclan, et Louise de Coetivy dlle de Chusclan - héritier : autre fils Jean. 2E 15, 43.

=> 11 aout 1511. Testament de Pierre de Cheynet, marchand de la ville de Bagnols. legat à son fils noble Pierre - à autre fils noble Philippe, prêtre - à sa fille Antoinette 100 écus et deux robes comme fut assignée à feue noble Catherine de Coetivy sa mère - à révérend père en Dieu Pélegrin de Coetivy, protonotaire du st siege apostolique frère de ladite feue Catherine et aussi a noble Louise de Coetivy femme de noble Antoine des Estables, vivant sgr de Chusclan, et à Alasacie de Coetivy femme de noble Georges Fagès, soeurs de sa feue femme- héritier son fils noble Jean de Chaynet. 2E 14, 130 ; 2E 15, 88.

=> 17 aout 1535. Testament de demoiselle Louise de Coetivy, veuve de noble Antoine des Estables, sgr de Chusclan - légat à Mre Pierre de Chaynet son neveu prieur de St Agricol - a dlle Loyse de Chaynet, sa nièce, 10 livres - à Mr Jacques de Fages dr et avocat, sgr de Chusclan, son neveu - fait donation en l'église de Chusclan - héritière : dlle Alix de Coetivy, sa soeur veuve de noble Georges de Fages, sgr de Gicon - acte dans la chambre du château de Chusclan. 2E 14, 136 ; 2E 14, 130.

Nous reviendrons bien entendu par la suite sur plusieurs de ces personnages, notamment sur le protonotaire Peregrin de Coëtivy,


Le château de Gicon à Chusclan

7 janvier 2015

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Aujourd'hui : CONTRE l'intolérance et TOUS les TERRORISMES (intellectuel, politique, militaire) mais POUR l'homme ...


Les "Coutumes de Bretagne" des Toulbodou

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On trouvera dans La très ancienne coutume de Bretagne de Marcel Planiol, la description de 26 manuscrits complets (XIV-XVe siècles) de la Coutume de Bretagne, auquel on peut ajouter trois autres présentés par P. Fournier, dans l’Histoire littéraire de la France, XXXVI, 1927, p. 577-584. Cf. Alain Raison du Cleuziou, « Un manuscrit inconnu de la Très ancienne Coutume de Bretagne et son premier possesseur François de Ploesquellec », dans Bulletins de la Société d’Émulation des Côtes-du-Nord, LV, 1923, p. 63-77.
Parmi les manuscrits de la Coutume il y aurait lieu de signaler les deux exemplaires ayant appartenu aux seigneurs de Toulbodou (d’or, semé de feuilles de houx de sinople), famille possessionée à Plougasnou (anc. diocèse de Tréguier) et à Guéméné (anc. diocèse de Vannes), qui tire son nom d’une seigneurie en Locmalo (Morbihan).
Sur le dernier feuillet du manuscrit Paris, BnF, Fr. 14398, on peut lire cette note :

« Cestes coustumes, constitutions, statuz, editz, establissementz et deffanses sont et appartiennent à Pierres de Toulbadou, à qui Dieu doint joye et lyesce. Amen. Et sont escriptes par Yves le Borngne ou moys de septembre l’an mil cccc cinquante quatre. Et pour ce tu autem miserere nostri. Deo gracias. Amen. – Cestes coustumes furent achatées de Mador Dilland, bideau et biblioteque de la universe cité de Nantes, par Jehan Robin, demorant à la Fousse dudit lieu, le sebmadi onzième jour de mars l’an mil iiijc seixante ouict ». Plus bas, « Gacien Robin » ; après la Coutume, « Cestes coustumes sont a Pierre de Toulbadou // A qui Dieu doint // Ce qu’il n’a point ! ».

Le manuscrit Paris, Arsenal, 2570 a, quant à lui, appartenu à Guillaume de Toulbodou. Au f. 1 : « Consuetudines Britanniœ per Guillielmum de Toulbadou » ; au f. 118v : « In mense junii anno doi millesimo quat. cento XXX° vii° », puis au f. 139v : « Pour servir à mon maistre le sieur de Querduel, seneschal de Guemenee ».

Guillaume de Toulbodou avait épousé Catherine de Kerampuil. Il recevra en 1494, « le manoir de Castel Govello pour toute prétention es successions du dit Pierre » de Kerampuil et de Marguerite de Renquier père et mère des dits Pierre second et de la dite Catherine » Revue Historique de l’Ouest, 1896, p. 100. Un des membres de la famille de Toulbodou, Jean, « lequel seigneur, par la singulière dévocion que celui (ci) disoit avoir de faire et édiffier une chapelle en l'honneur de Dieu et de Madame saintte Barbe, en ung lieu et place de la terre domaine dudit seigneur, sis en une montaigne nômée Rohau-maréh-bran, en la paroësse du Faouët », reste dévotement associé à la construction de cette très pittoresque chapelle, actée le 6 juillet 1489, suite au vœu qu’il fit après un terrible orage auquel il échappa « miraculeusement ».


Enluminures en grisaille

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La grisaille est une peinture ton sur ton, en camaïeu utilisant plusieurs niveaux de gris, du blanc au noir. Apparue dans les fresques de Giotto au début du XIVe siècle, cette technique s'applique à la peinture, à la miniature et au vitrail... (L'art de la grisaille d'après Pierre Cockshaw et Lieve Watteeuw)


Paris, BnF, Lat. 1183
Livre d'heures à l'usage de Paris 


Numérisé sur Gallica

Paris, Arsenal 5187
« Croniques compillées par Jehan Froissart, contenant les guerres et les occasions d'icelles qui durerent longuement entre le roy de France Phelipe et le roy Edouart d'Angleterre et plusieurs aultres leurs successeurs »


  Numérisé sur Gallica

Paris, Lat. 1171
Horae ad usum romanum


Numérisé sur Gallica

Lille, BM, 392, f. 2
Christine de Pizan, Espitre Othea

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Vie de sainte Catherine
Paris, BnF, fr. 6449, f. 5 (Jean Miélot remettant son oeuvre à Philippe le Bon), vers 1457


Galeran le Breton, échanson et concierge du Palais sous cinq rois de France (1252-ca 1323)

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Le Louvre de Charles V

Parmi les Bretons qui se sont révélés dans le Paris médiéval, Galeran le Breton prend une place toute particulière tant par la longévité de sa carrière que par son importance dans la diaspora bretonne de la capitale.

Les actes ci-dessous représentent quelques jalons de la vie de Galeran, qui sera développée dans une prochaine étude.

1285, janvier (1286 n. s.). Règlement de l’hôtel du roi Philippe et de la reine, ordonnance, Vincennes :
« Paneterie :
« ltem , Galeran des nappes qui fait le siege le roy prendra par jour une provende & six deniers pour son cheval pour foin , & pour heberger, pour robe trente sols par an, & sorge , & pour rester pour un cheval. ». E. Martène, Thesaurus novus anecdotorum, Tom. I, Paris, 1717, col. 1199.

1298, 12 juillet, Taverny. Au prévôt de Paris : assigner à Galeran, concierge du palais des places louées à des marchands. Paris, Archives Nationales de France, JJ 38, n° 14, inv. 113. 
Philippe le Bel (1285-1314) accorde à Galeran, son concierge, les places sises devant les nouveaux murs du Palais pour qu’il puisse les louer à des marchands, ce en compensation de plusieurs maisons qui avaient été réunies au Palais et sur lesquelles il percevait un cens annuel à cause de la conciergerie.

1299, après les Brandons (mars). Décret du chapitre de Notre-Dame de Paris portant consentement à la fondation de la chapelle Saint-Louis (+ 1297) par Galeran le Breton.


Saint Louis de Toulouse (Antonio Vivarini, 1450)

Témoignage de la fondation de la chapelle Saint-Louis à Notre-Dame de Paris : le missel (Paris, BnF, Latin 8884), missel à l'usage des Frères Prêcheurs, adapté à l'usage de cette chapelle 
(numérisé sur Gallica)

(f. 335v :) « Cest missel est de la chappelle saint Loys fondée en l'eglise de Paris que tient à present Jehan Beaujan. Fait le premier jour de fevrier MCCCCLXV » ; « Et fut fondee l'an mil CCC et deux par Galleran Le Breton eschançon du roy Philippe et concierge du palaix à Paris et Perrenelle sa femme et est de la communauté. Et en est a present chappellain maistre Pierre Alusson prebstre docteur en medicine. Fait l'an mil CCCCIIIxx et six. Dieu ait les ames des trespasses » « Ce mecel est de la chappelle [« fondee » ajouté] à laustel saint Louys de Marceillez en lesglise de Paris que tient a present messire Denis Chardon prestre qui lamblera pendu etc.» (335v) ; « Ce [mecel (?)] est de la chappelle fondee à l'austel saint Louys de Marceillez [...] en l'esglise de Paris que tient à present messire Denis Chardon [...] »

Calendrier f. 2v : Au 1er février : Obit de Galeran :



Au f. 5, fête de saint Germain : 31 juillet, en marge, obit de Petronille (= Pernelle de Pontoise), épouse de Galeran :
Pernelle de Pontoise, femme de Galeran : 






Les Miracles de saint Spire (Exupère) font état de la guérison de Petronille : « La femme d’un nommé Gallereau (sic), concierge des sales du palais de Paris, paralytique depuis sept ans, fut guérie par le voeu qu’elle fit à Dieu & à S. Spire » (Les vies et miracles de st Spire (st Exupère) et st Leu (ou s. Loup), Jean-François Beaupied, Paris, 1735 ; édit. 1708, p. 34)

1306, vendredi après la fête de Notre Dame (9 septembre). Donation par Philippe, roi de France, à Galeran le Breton de 40 £ de rente annuelle sur le pressoir de Saint-Etienne des Grés, sur 22 arpents de vigne et sur 13 muids de vin sur les Mureaux proche Notre-Dame des Champs.

1312, mercredi avant Noël. Donation par Galeran le breton de 20 £ tournois de rente annuelle à prendre sur le Trésor royal le jour de l’Ascension.

1312 : Permission à Galeran le Breton, échanson du roi, pour le salut des âmes du roi, de ses aïeux et de feüe la reine Jeanne, d’acquérir jusqu’à 8 £ par. de rente, sans aucune justice, dans les censives, royales ou non, de Paris ou ailleurs, pour augmenter la dotation de la chapelle qu’il a fondé dans la cathédrale de Paris, avec amortissement pour le desservant de cette chapelle.

1317, janvier. Lettre de Philippe le Long (roi du 19 novembre 1316 au 3 janvier 1322) par laquelle il donne au chapelain de la chapellenie fondée par Galeran le Breton une maison ....

Fondation à la Sainte Chapelle :

1318, janvier (n. s.). A la prière de Galeran le Breton, concierge du palais royal de Paris et jadis échanson de Philippe le Bel (5 octobre 1285 au 29 novembre 1314) et de Louis le Hutin (29 novembre 1314 au 5 juin 1316), don (avec amortissement) au chapelain de la chapellenie (Saint-Michel et Saint-Louis, au côté droit de la nef) fondée par ledit Galeran dans la Sainte-Chapelle de Paris, de la maison sise au-dessous de la cuisine de bouche du roi, à l’intérieur de la clôture du palais, pour servir d’habitation audit chapelain.

1322 : Enquête menée pour l’annulation du mariage de Charles IV avec Blanche de Bourgogne, (AN L 682, n° 1 et 2). Les témoins 3 et 4, Galeran le Breton et Pernelle de Pontoise, sont âgés tous les deux de 70 ans, donc nés vers 1252.

1323, 7 janvier. Extrait du testament dans lequel Galeran le Breton et sa femme ont fondé 3 messes par semaine en la chapelle Saint-Louis, pour lesquels ils ont assigné à la dite chapelle 24 £ de rente annuelle et se sont réservés la collation et à défaut elle appartiendra au roi. 2 notaires dont le Breton Yves de la Cour (« Yvo de curia »), du diocèse de Saint-Pol-de-Léon ; Yves de Kerlouan (Yvo de Villalouan), alors desservant de la chapellenie. Présents : Yves de Bonneval, procureur du roi (voir notre étude à venir dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, avec Jean Kerhervé) ;  Girard, neveu de Galeran (Girardo nepote dni Galeranni) (Paris, AN,  L 535, n° 22)*. [* Les trois YVES sont des Léonards : peut-on supposer que Galeran est du "Pays de Léon" ?)]


Seing manuel du notaire Yves de la Court

Philippe le Bel, roi du 5 octobre 1285 au 29 novembre 1314
Louis le Hutin, roi du 29 novembre 1314 au 5 juin 1316
Jean Ier « le Posthume », roi du 15 novembre 1316 au 19 novembre 1316
Philippe le Long, roi du 19 novembre 1316 au 3 janvier 1322
Charles IV « le Bel », roi du 3 janvier 1322 au 1er février 1328

Bernard Tanguy (1940-2015)

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© Le Télégramme

Nous apprenons avec beaucoup de tristesse, le décès de Bernard Tanguy, chercheur, historien et linguiste. Né à Laniscat (Côte-d'Armor), diplômé d'Etudes supérieures à la Sorbonne. Thèse de doctorat ès-lettres de 3e cycle : Recherches autour de la limite des noms gallo-romains en -ac en Haute-Bretagne.

Membre associé du CRBC (Centre de Recherche Bretonne et Celtique), président de la Société Archéologique du Finistère de 1999 à 2005.

Voir sa bibliographie sur Regesta Imperii

Ces derniers mois, cet érudit, salué à l'unanimité par ses pairs, a travaillé sur une hagiographie exhaustive des 700 saints bretons. Le manuscrit a été déposé chez Skol Vreiz avant son décès et devrait paraître en fin d'année. « Le 701e saint breton sera Bernard Tanguy », s'incline l'ancien patron du CRBC, Fañch Roudaut, qui salue l'homme serviable, abordable et à disposition de tous les chercheurs. « Et comme il était incontournable dans sa matière et beaucoup d'autres, il a beaucoup aidé » (Le Télégramme)

Les obsèques de Bernard Tanguy auront lieu le mercredi 4 février à 14 h 30 à l'église de Gouarec (Côtes-d'Armor).

Voir la note d'André-Yves Bourges sur Hagio-Historiographie médiévale.

Comme bien d'autres j'ai eu recours l'érudition et aux connaissances de Bernard Tanguy, que ce soit en matière de toponymie ou sur des questions relatives aux saints bretons. C'est vers 1975 que je l'ai rencontré pour la première fois lorsque je travaillais à l'édition des "Documents nécrologiques de l'abbaye de Daoulas" (publiés dans les BSAF 1978/1979).
Amadou Hampaté Bâ  a popularisé une formule connue aujourd'hui universellement : " En Afrique, chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ". Bernard n'était pas encore un vieillard mais c'est certainement une bibliothèque qui a disparu.

L’étude des objets manufacturés en archéologie médiévale et l'étude des manuscrits enluminés

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L’étude des objets manufacturés en archéologie médiévale et l'étude des manuscrits enluminés
O estudo dos manuscritos iluminados e dos artefactos na Arqueologia da Idade Média

O objetivo deste workshop é comparar, por meio da análise de alguns casos específicos, os métodos científicos utilizados no estudo dos manuscritos iluminados (história da arte) e dos artefactos encontrados no âmbito da arqueologia medieval. Em ambas as áreas os contextos de criação e utilização dos objectos são fundamentais para a sua caracterização e compreensão. A partir de casos específicos tentar-se-á traçar semelhanças e diferenças nos métodos de análise que caracterizam as duas disciplinas históricas. Deste modo pretende-se compreender em que medida é possível adaptar e aplicar metodologias diversas de modo a obter um conhecimento mais profundo do objecto e do seu contexto.

Programa
9:45 Abertura
I Sessão- Artefactos em contexto arqueológico
Presidente da sessão: Catarina Tente (IEM-FCSH/UNL)
10:00 Conimbriga medieval: os contextos e os materiais Adriaan De Man (IEM-FCSH/NOVA)
10:30 As cerâmicas do Gharb al-Andalus e os seus contextos Grupo de Investigação sobre Cerâmica Islâmica do Gharb al-Andalus (CIGA)
11:00 Coffee-break 11:30 Objectos arqueológicos alto-medievais em contexto doméstico: o caso da Tapada das Guaritas (Castelo de Vide) Sara Prata (IEM-FCSH/NOVA; Universidade de Salamanca)
12:00 Estudos ceramológicos em Arqueologia Clássica: problemas e metodologias José Carlos Quaresma (CIDEHUS-UÉ ; UNIARQ-UL)
12:30 Debate
13:00 Pausa para almoço
II Sessão - Manuscritos iluminados e o seu contexto
Presidente da sessão: Maria Adelaide Miranda (IEM-FCSH/NOVA)
14:30 Frontiere come luoghi di partenza: brilho e cor da iluminura medieval portuguesa Maria João Melo (REQUIMTE-LAVQ-FCT/NOVA; IEM, IHA/FCSH/NOVA)
15:00 L’apport des méthodes quantitatives à l'histoire du livre médiéval et de sa décoration Chiara Ruzzier (Université Catholique de Louvain; LAMOP) 15:30 Coffee-break
16:00 Livres à lire, livres à voir. Mesurer le luxe dans les bibliothèques privées françaises et italiennes du XVe siècle: premiers résultats d’une prospection Anne Tournieroux (LAMOP)
16:30 Compreender a materialidade do manuscrito medieval no contexto de produção e uso Inês Correia (IEM-FCSH/NOVA; ANTT-DGLAB)
17:00 Entre a história da arte e arqueologia: o estudo das dinâmicas e dos métodos da circulação dos manuscritos jurídicos iluminados na Idade Média Maria Alessandra Bilotta (IEM-FCSH/NOVA; LAMOP)

Informações adicionais
Instituto de Estudos Medievais -
Faculdade de Ciências Sociais e Humanas da Universidade Nova de Lisboa
Av. de Berna, 26 C, 1069-061
iem.geral@fcsh.unl.pt | www.iem.fcsh.unl.pt

Maître Jacques le Breton, clerc de Louis VIII et de Blanche de Castille et les Bretons bretonnants de Paris

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En octobre 1234, Jacques le Breton, clerc du roi, alors en fin de vie, faisait donation à l'Hôtel-Dieu de Paris d'une maison dans la rue située entre les Frères mineurs et les Frères prêcheurs, en la censive de Sainte-Geneviève. Ce don devait lui assurer sa vie durant l'usufruit de la dite maison, de servir à Yves, son neveu, une rente de 100 sols pendant tout le temps de ses études, d'établir un chapelain breton bretonnant pour entendre la confession des pauvres Bretons reçus à l'Hôtel Dieu, et enfin de célébrer son anniversaire et celui de Louis VIIIà l'autel de saint Thomas martyr dans la salle construite par la reine Blanche.
Parmi les exécuteurs de Jacques le Breton : Alain, trésorier de Vannes.

Sources : Léon Brièle, Archives de l'Hôtel-Dieu de Paris (1157-1300), 1894, p. 148, n° 324 ; p. 515-516, n° 942.
L'acte était scellé sur double queue de parchemin, d'un sceau de cire verte, pendant sur lacs de soie rouge, où est empreint la figure d'un personnage lisant un livre et assis, autour de laquelle figurent ces mots en lettres gothiques : Jacobi Britones dicti Magistri.
Illustration : Livre de vie active, manuscrit enluminé vers 1482. Musée de l'Assistance Publique

Heures à l'usage d'Arras - ca 1380/1400

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Adoration des Mages. Remarquez le manteau herminé.

La vente Ader SVV du 19 mars 2015 (Paris) présente (lot 57) un Livre d'heures à l'usage d'Arras, provenant d'un certain "Antoine de Verddivoy", probablement un marchand de draps attesté dans la seconde moitié du XVIIe s. à Arras. 223 f. 140 x 94 mm.
Lien vers le catalogue ADER pour une description du manuscrit.

Pecia : le livre et l'écrit : volume 17

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Le volume 17 de PECIA. LE LIVRE ET L'ECRIT (ISSN 1761-4961), publié par les éditions Brepols, à paraitre en 2016, fait appel à contributions et recevra toutes études relatives aux manuscrits sur la période médiévale. Date limite des sujets : 30 avril 2015 ; des textes : 31 janvier 2016. Langues utilisées : Français, Anglais.

PECIA. LE LIVRE ET L'ECRIT (ISSN 1761-4961), published by Brepols, is now accepting submissions for volume 17, which will be published in 2016. We are interested in all topics related to the study of medieval manuscripts. Deadline for titles/abstracts: 30 April 2015; full texts due 31 January 2016. Articles may be written in English or French.


Contact : Jean-Luc Deuffic : pecia29@orange.fr
http://www.pecia.fr/

A luz da página : a iluminura nos manuscritos

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Le 18 mars prochain l'IEM de l'Université Nouvelle de Lisbonne organise un Séminaire sur le thème : "A luz da página: a iluminura nos manuscritos" (La lumière dans la page: l'enluminure dans les manuscrits)
Le séminaire sera tenu par Mme Maria Alessandra Bilotta, chercheur à l'IEM (Institut d'Etudes Médiévales) de l'Universidade Nova de Lisboa dans le cadre du Cycle de Séminaires "AevumWasata. Leituras cruzadas sobre a Idade Média Peninsular" organisé par Francisco Díaz Marcilla (IEM), Eleonora Lombardo (IEM/IF-FLUP), Dolores Villalba Sola (IEM) 

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"Reliques" d'un Livre d'heures et jeu de piste : en passant par le Lorraine ...

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Pratique que nous ne pouvons accepté, mais hélas toujours et de plus en plus en usage, le « dépeçage » d’un Livre d’heures a mis sur le marché des ventes publiques (en l’occurrence ebay) deux feuillets d’un manuscrit du XVe siècle portant les mois de juillet et août. Sur celui de juillet, une longue note permet d’identifier un couple, Elisabeth de Sechamps et Jacques Cogney, attesté dans la région de Châtel-sur-Moselle, dans les Vosges :
Lan mil six cent trente et sept mourut
Elisabeth de Sechamps le lundis sysieme
du mois de julêt a deux heures apres
midis age de soxsante deux ans et est
mort a Chastel sur Mouselle enteres
a lospitalle Dieu luy fasse bonne resurrèsion
Elle avoit pour espous noble Jacques
Cougney
de Chastel qui la conduite a
//

Le plus ancien souvenir de la famille de Cogney date de 1540. En 4540, Antoine de Cogney est receveur à Chàtel-sur-Moselle. Son fils Claude demeurant aussi à Châtel, fut ennobli par le duc Charles III, sur la demande de la duchesse de Brunsvich en 1575. Il porte d'azur à la fasce d'or, accompagnée de trois macles d'argent, deux en chef et une en pointe, et pour cimier, deux pennes aux armes de l'écu.
Au XVIIe siècle, cinq chefs de famille portent ce nom de Cogney, à Châtel-sur-Moselle. Le seigneur Pierre de Cogney qui devint maître de Taintrux et de Fraize, était sûrement un descendant de ces Cogney de Châtel, car les armoiries sont les mêmes. Nous ne pouvons savoir comment un membre de cette famille devint seigneur d'Arry et conseiller du roi en son parlement de Metz, ce qui est certain, c'est que Pierre de Cogney devint l'acquéreur des possessions vosgiennes des deux familles de Crehanges et de Ribeaupierre. Il est certain aussi que ces sires de Cogney étaient dès le XVIIe siècle les régisseurs du château de Taintrux. Ils l'habitaient au nom des Créhanges leurs suzerains. Ayant acquis fortune et quartiers de noblesse, ils en devinrent de la façon que nous venons de voir, les seuls propriétaires. La preuve en serait dans l'acte de 4580, au sujet des limites de la montagne de Strazy. Le procès porté à la cour de Lorraine était entre les habitants de Clefcy et de Bar-le-Duc d'une part, et le sieur de Cogney, seigneur de Fraize, d'autre part On voit que déjà au XVIe siècle les Cogney étaient considérés comme seigneurs, car de longue date ils administraient la seigneurie.

(Source : Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 25e année, 1899-1900, p. 260-261).
"Elisabeth de Sechamps" doit être apparenté aux seigneurs de Seichamps, fief relevant de la Châtellenie et du Bailliage de NANCY.


Armoiries de la famille Cogney : Ambroise Pelletier, Nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois, t. I, Nancy, 1758, p. 135.

Je remercie Simone Chaplain, vice-présidente du Cercle Généalogique Vincey Epinal (LANGLEY) et son collègue Alain Claude, pour l’aide qu’il m’ont apporté pour identifier les personnages de cette note.

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Le Livre d’heures de Pierre Gascoing, grénetier au grenier à sel de Nevers (ou ce qu'il en reste ...)

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Dans un dernier post nous faisions état de la découverte sur ebay de deux feuillets d'un Livre d'heures d'origine vosgienne. Aujourd'hui, dans la même veine, venant d'Italie, ce sont quelques cahiers d'un Livre d'heures du XVe s. de la région de Nevers retenus dans une reliure Renaissance, semble-t-il. En fait, c'est toute la partie "Livre de raison" qui a été conservée, c'est-à-dire des annotations de baptêmes, de décès ou de mariages. Nous avons réussi, sans trop de difficulté il est vrai, grâce aux travaux généalogiques de Claude Dietenbeck, à identifier la famille propriétaire de ce manuscrit, en l'occurrence, celle des GASCOING, une importante famille nivernaise, qui portaient pour armes : D'argent, à trois grappes de raisin d'azur parfois tigées et feuillées de sinople.

En tenant compte des différentes notices manuscrites, c'est à Pierre Gascoing (ou à son père Etienne) que dut appartenir ce livre de prières. En effet, c'est la plus ancienne mention relevée :

Le vendredy huictiesme jour de decembre mil Vc cinquante neuf sur les deux heures aprez midy dud. jour est nay Pierre Gascoing fils de Estienne Gascoing et de dame Anne Despres lequel a este baptisé sur les quatre heures du soir lesd. jour par Me Francoys Maillard ? curé de St Martin ...

Pierre Gascoingétait le fils d'Etienne Gascoing, seigneur de la Belouse (ca1517 +1568/1567), écuyer, marchand à Nevers, et de (x 13.1.1542) Anne Després (ca1521), fille de Pierre et de Madeleine Perron.
En 1603, Pierre Gascoing, grénetier du grenier à sel de Nevers, et Guillemette de Lucenay, sa femme, s'engagérent « à faire construire une voûte (caveau) et à clore l'autel de Saint-Michel, sis dans l'enclos et du côté du chœur de l'église de Saint-Martin de Nevers pour eux, leurs enfants et leurs descendants ». De même, pour la chapelle Saint-Sébastien, ils « demandaient permission de parer et d'embellir l'autel d'ornements, d'une épitaphe avec leurs armoiries et d'une clôture de bois fermant à clef » (1).



Par la suite, Pierre Gascoing a relevé toutes les naissances de ses enfants : Anthoinette, Anne (21 février 1585), Guillaume (1586), Jacquette (1589), Françoise (1592), Jean ? (1594), Estienne (1600), le décès d'Anne ...

Après la mort de Pierre Gascoing, qui dut survenir peu avant 1612, le Livre d'heures passa par les mains d'un de ses fils, Etienne (marié en 1626 à Huguette Bougne), qui le transmis à son fils Guillaume (1629-1713, marié à Marie Quartier) qui lui-même le transmis à son fils François (1659-1705), lequel épousa, le 24 février 1688 à Saint-Jean de Nevers, Jacquette Gascoing (1666-1721), fille de Gilbert et de Françoise Pinet.

C'est ainsi que nous trouvons sur plusieurs feuillets les naissances et décès des enfants de ce dernier couple, que nous avons, pour certains, comparés aux registres paroissiaux de Nevers (RP) :

Le quatre octobre 1689 est nay Jean Gascoing a huict heures du matain at esté baptisé le lendemain par monsieur Bernard curé de St Jean son parrin Monsieur Jean Pinet chanoine de St Sire et neveu .. oncle maternelle) et sa marraine dame Janne Gascoing baronne de Giry sa grand tante paternelle et est mort le 13 me may 1691 et enterré a St Arigle 

Le 31 aoust 1690 est nay Fransois Estienne Gascoing et a esté baptisé le mesme jour par Monsieur Bernard curé de St Jean son parrin Fransois Gascoing son oncle maternelle et sa marraine Damme Marie Gascoing dame de Meurreaus sa tante maternelle et est mort le ... septembre de la mesme année et il est enterré a St Arigle Gascoing De Villecourt.

Le 13 me septembre 1691 a sept heures du matin est nay Hugete Gascoing et at esté baptisée le mesme jour par mon. bernard curé de St Jean a nevers son parrin Fransois Gascoing son cousin maternel et sa marraine Fransoise Gascoing sa grande tante paternelle elle est morte le 29e avril 1695 et est enterrée a St Jean

(RP) Le 14 esme septembre dud. an a esté baptisée Huguette fille de noble Guillaume (barré) Gascoing sr de Villecourt escuyer ... et de damoiselle Jacquette Gascoing le parrain noble Francois Gascoing la marraine damoiselle Francoise Gascoing

Le 29 avril audit an (1695) est décédée Huguette Gascoing fille de noble Gascoing sr de Villecourt escuyer ... dans la ... du Roy et de damoiselle Iaquette Gascoing Le lendemain a esté inhumée dans leglise de St Arigle

Le 23e septembre 1692 entre cinq et sis heures du matin est nay Gilibert Gascoing et at esté baptisé le mesme jour par monsieur Bernard curé de St Jean a Nevers son parrin Gillebert Gascoing et sa marraine Anne Gascoing son oncle et sa tante maternelle. Gascoing De Villecourt (RP)

(RP) Le 22eme jour audit an a esté baptisé Gilbert fils de noble François Gascoing escuier sr de Villecourt .... du roy et de damoiselle Jacquette Gascoing le parrain honeste fils Gilbert Gascoing ... la marraine damoiselle Anne Gascoing



Le 5e novembre 1693 entre onze heure et midy est naye Claude Jaquette Gascoing et at esté baptisée le mesme jour par Mon. Bernard curé de St Jean a Nevers son parrin Estienne Des Prez son cousin paternel sa marainne Claude Jaquette Gascoing sa tante maternelle La dite Claude est décédée le 4 may 1740 ? et est inhumée a lhopital Dieu ...

Le 4me janvier 1695 entre cinq et six heures du matin est née Quaterine (sic) Gascoing et a esté baptisée le 13 dudcit mois et an par Mr Bernard curé de St Jean de Nevers (son parrain Joseph Pinet sr de Mantellet son cousin maternelle ) et sa marraine Delle Quaterine Gascoing sa tante maternelle Gascoing De Villecourt Elle est morte en 1696

(RP) Le treiziesme janvier 1695 a esté baptizée Catherine fille de noble François Gascoing sr de Vilcourt et de demoiselle Jacquette Gascoing a esté parrin noble Joseph Pierre Pinet sr de Mantelet advocat en parlement la marraine damoiselle Catherine Gascoing

Le 10 me may 1697 entre quatre et cinq heures du soir est née Marie Anne Gascoing et a esté baptisée le mesme jour par Mr Flament curé de St Jean de Nevers son parrin Guillaume Gascoing son frère et sa marraine Delle Anne Gascoing sa tante maternelle - Gascoing.

(RP) Le onzieme may a été batisée Marie Anne fille de noble François Gascoing sr de Villecourt et damoiselle Jaquette Gascoing le parrain honnete fils Guillaume François Gascoing frere de la batisée la marraine Anne Gascoing tante maternelle de la dite batisée, ainsi signé : Anne Gascoing - Guillaume Gascoing


Passage du Registre paroissial de Nevers concernant Marie Anne (AD58)

Le dernier avril 1698 entre quatre et cinq heures du matin est née Quaterine Marie Gascoing, et a esté baptisée le premier may au dit an par Mr Flament curé de St Jean de Nevers, son parrain Louys Jaque Olivier escuier son cousin maternelle sa marraine damoiselle Quaterine Gascoing sa cousine paternelle et maternelle. Gascoing De[Villecourt]

(RP) Le premier may audit an a esté batisée Catherine Marie fille de noble François Gascoing sr de Villecourt et de damoiselle Jaquette Gascoing le parrein Louis Olivier ecuyer la marreine damoiselle Catherine Marie Gascoing cousine issue de Germaine de la Ban...

La derniere note que nous avons relevé concerne Jean-François Gascoing, bourgeois de Saint-Pierre-le-Moutier,  :
Jean Francois Gascoing frere de Guillaume a espousé dame Elizabet Blandin de Pre ... eus 4 enfans desquelle nest resté que Gilbert Gascoing né en 1732 au dix septembre qui fut marié en 1743 a dame Marie Anne Perette Moquot Dagnon et en 1746 a eus le 25 un enfan au mois de novembre apellé Jean François Gascoing fils de Gilbert Gascoing son parrin a ete Jean Francois Gascoing son grand pere et sa maresne Jeanne Mocquot de Roussy sa tante maternelle et du 26 juillet 1779 est né une fille son parin a été Francois Gascoing du chazau son grand oncle et sa maresne (Marie du Bressour) et a esté baptisée a St Martin le mesme jour

Il y a bien d'autres mentions à relever sur ces fragments, mais la place nous manque ici ...

NOTES
(1) André Sery, L'abbaye St-Martin de Nevers de chanoines réguliers de Saint-Augustin, Nevers, 1902, p. 94.
Source : travaux de Claude Dietenbeck



Dimensions : 178 x 126 mm - 16 longues lignes sur une seule colonne.

Les BOLSEC : des libraires bretons de Paris au début du XVIe s.

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Parmi les libraires bretons ayant exercé à Paris au XVIe siècle, figurent Mathieu et Hervé Bolsec. Le premier, éditeur de plusieurs opuscules grecs en 1512, était installé rue Saint-Jean de Beauvais, à l'image de saint Yves. Au reste, sa marque est dédiée au saint trégorrois.

Le patronyme BOLSEC est essentiellement attesté dans la région de PLONEVEZ-DU-FAOU (Finistère)

Nous sommes mieux renseignés sur Hervé Bolsec. Ci-dessous les éléments biographiques relevés par Philippe Renouard aux Archives Nationales :

Libraire et relieur, 1516-1529, bourgeois de Paris; meurt avant le 20 avril 1531.

Est propriétaire avec sa femme Marie Bernard de la moitié d'une maison, à la Rose Rouge, rue Saint-Jean-de-Latran, qu'ils vendent le 27 septembre 1529. Il loue le 29 août 1522 au collège de Tréguier deux ouvroirs et en sous-loue un le 20 janvier 1528.
La même année, il fait partie de la confrérie de Saint-Jean l'Évangéliste, à Saint-André-des-Arts, qu'il a fondée avec Samson Nicolle et Toussaint Denis, libraires, Pierre Gaudoul en étant un des gouverneurs, pour la défense de leur métier.

1522, 29 août. —Bail viager, à la vie des deux époux, par le collège de Tréguier, à Hervé Boisés (sic), libraire et bourgeois de Paris, marié à Marie Bénard, de deux étables contiguës, « une vifz entre deulz », dépendant du collège, sise rue Saint-Jean-de Latran, dites la Grande et la Petite étable, mesurant trente-quatre pieds de long, que les preneurs convertiront en deux ouvroirs ; loyer annuel : 6 l. t. (COYECQUE, t. I, n° 313).

1528, 20 janvier. — Bail, pour un an, par Hervé Boulleset, libraire, bourgeois de Paris, à Thomas Le Fèvre, même qualités, d'un ouvroir avec sallette contiguë, actuellement occupés par Nicolas Hary, le tout sur la rue Saint-Jean-de-Latran, moyennant 12 l. t. (COYECQUE, t. I, n° 858).

1528, 20 et 27 avril. — Contestation au sujet de l'entretien et du service de la confrérie de Saint-Jean-1'Évangéliste entre d'une part Nicolas Le Savetier libraire et imprimeur et d'autre part Pierre Gaudoul, libraire, Samson Nicole, Toussaint Denis et Hervé Bolsec, libraire et relieur de livres, demeurant à Paris, depuis douze ans. (Cf. t. IV, art. BLANCHET (Jacques) et COYECQUE, t. I, n° 892).

1529, 26 septembre. — Vente par Hervé Bolsec, libraire, et Marie Bernard, sa femme, à Gamyn Abalin (1), laboureur, de leurs droits sur la maison de la Rose-Rouge, rue Saint-Jean-de-Latran; corps d'hôtel, cour, cave, cuisine (Arch. nat., S 1651, f° 10, 2e série).

1530 (n. st.), 4 avril. — Échange entre Jean Lalyseau, libraire, et Gamyn Abalin, laboureur, de la moitié indivise de deux maisons, la Licorne, rue de la Boudroirie, et l'image Sainte-Barbe, rue de la Boucherie, contre la maison de la Rose-Rouge, rue Saint-Jean-de-Latran et une soulte de 10 l. t. (Arch. nat., S 1651, P 24, 2e série).

1531, 20 avril. — Nouvel acte relatif à cette maison entre Jean Lalyseau d'une part et Gamyn Abalin et Marie Bernard, veuve d'Hervé Bolsecq [libraire] de l'autre. (Arch. nat., S 1651, P 64 v°).

1542, 13 janvier. — Quittance par Thibaulde de « Neuf», veuve de Didier..., et, en première noces, de Hémon Mascot, rue des Carmes, et par Regnault Brucel et sa femme, Marie Mascot, tous bourgeois de Paris, à François Lalizeau, clerc au greffe de la chambre des comptes de Paris, de 105 l. 10 s. 10 d.t., dont 1°) 96 l. t. pour le rachat d'une rente de 8 l. t. constituée, le 16 décembre 1522, par feu Hervé Bolsec et Marie, sa femme, sur la moitié d'une maison sise au clos Bruneau, à l'enseigne de la Rose [rouge], qui appartenait aux constituants et qui appartient présentement à François Lalizeau et aux cohéritiers de Jean Lalizeau; 2°) 10 s. 10 d. t. pour arrérages, à compter de Noël; 3°) 9 l. t. pour remboursement de frais (Arch. nat., Min. centr., XXI, fol. IIIe VII et COYECQUE, t. I, n° 2182).

SOURCES = RENOUARD, Documents, p. 17, 147, 295; RENOUARD, Répertoire, p. 141; COYECQUE, t. I, nos 313, 858, 892 et 2182; HELWIG, Handbuch der Einbandkunde, t. II, p. 98; G. D. HOBSON, « Parisian binding 1500-1525 », dans The Library, 4e série, t. 11, 1931, p. 433. Philippe Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe s., Service des travaux historiques de la Ville de Paris, 1991, p. 259.

(1) Un patronyme bien breton ...

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