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Channel: Le manuscrit médiéval ~ The Medieval Manuscript
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IMAGENS E LITURGIA NA IDADE MÉDIA / Images and Liturgy in the Middle Age

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The 2th seminar Images and Liturgy in the Middle Age, organized by the CEAACP Multidisciplinary Group Study in Arts (University of Coimbra), the National Ancient Art Museum (DGPC), and National Department for Church Cultural Heritage part of the set of project initiatives of Carla Varela Fernandes' Postdoc (2ª fase) dedicated to study Portuguese figurative sculpture from the 12th to 14th centuries, knowledge transfers, "know how" and artistic itinerancy. Focusing on a wider chronological and geographical context, this 2nd seminar aims the presentation and discussion of recent studies and reflections on works of medieval art. It is intended to address the medieval images as part of the buildings they were designed for and the liturgical rituals. On the other hand, we'll try to provide advances in the knowledge on the means as an iconographic innovation or aesthetic generated at a given location "moves" and appears in other geographies, serving similar liturgical/devotional purposes.

PROGRAMA | SESSIONS
09h00 Registo / Entrega de documentação
09h30 Abertura | Welcome

1ª SESSÃO Moderador/Chair: Francisco de Macedo (CEAACP-Universidade Coimbra)
09h45 Uma colecção de escultura para uma arquitectura perdida: o núcleo altimedieval de Sines
Paulo Almeida Fernandes (CEAACP-Universidade Coimbra | FCT)
10h15 El arquetipo de los beatos: reflexiones sobre la cultura figurativa altomedieval en la Península Ibérica
Alícia Miguélez Cavero (Universidad de León| IEM-FCSH|Universidade Nova de Lisboa | FCT)
10h45 Debate | Discussion
11h15 Pausa | Coffee Break

2ª SESSÃO Moderador/Chair: António Filipe Pimentel (Museu Nacional de Arte Antiga/DGPC)
11h45 El Apóstol está presente: la estatua de Santiago y sus peregrinos en el siglo XIII
Manuel Castiñeiras González (UAB-Universidad Autònoma de Barcelona)
12h15 Uma imagem românica de S. Bartolomeu do MNAA: questões em torno da estética, iconografia e importância do culto do apóstolo nos anos do Românico
Carla Varela Fernandes (CEAACP-Universidade Coimbra | FCT)
12h45 Debate | Discussion
13h00 Almoço | Lunch

3ª SESSÃO Moderador/Chair: Maria Adelaide Miranda (IEM-FCSH/Universidade Nova de Lisboa | FCT)
14h30 L'iconographie du travail et la culture de l'alimentation : élaborations figuratives dans la production enluminée liturgique de Émilie-Romagne au XIIe siècle
Maria Alessandra Bilotta (IEM-FCSH/Universidade Nova de Lisboa | FCT)
15h00 Questões em torno dos Ordinários do Ofício Divino de Alcobaça
Catarina Fernandes Barreira (IEM-FCSH/Universidade Nova de Lisboa | FCT)
15h30 A arte do livro e a liturgia judaica em Portugal no final da Idade Média
Tiago Moita e Luís Urbano Afonso (IHA-Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa)
16h00 Debate | Discussion
16h30 Pausa | Coffee-break

4ª SESSÃO Moderador/Chair: Maria de Lurdes Craveiro (CEAACP-Universidade Coimbra)
17h00 L'image monumental et le texte. Remarques sur la mécanique épigraphique à la fin du Moyen Âge
Jean-Marie Guilloët (Université de Nantes / Membre de l'Institut Universitaire de France, IUF)
17h30 A colecção de arte medieval no discurso museológico das novas salas de exposição permanente
Maria João Vilhena de Carvalho e Anísio Franco (Museu Nacional de Arte Antiga/DGPC)
18h00 Debate e palavras finais / Final discussion and concluding remarks

Organização | Organization
GEMA/CEAACP - Grupo Multidisciplinar em Artes/Centro de Estudos de Arqueologia, Artes e Ciências do Património/Universidade de Coimbra
MNAA/DGPC - Museu Nacional de Arte Antiga/Direcção Geral do Património Cultural
SNBCI - Secretariado Nacional para os Bens Culturais da Igreja
Comissão organizadora
Carla Varela Fernandes
Miguel Soromenho
Sandra Costa Saldanha

Inscrições
O valor da inscrição é de 5€, devendo ser efectuada através do formulário abaixo disponível.
Informações | Information
Rui Almeida (SNBCI)
Tel.: 218 855 481
Fax: 218 855 461
E-mail: imagenseliturgia@bensculturais.pt

Source

Le livre de raison de Raoul Becdelièvre, seigneur du Bouëxic, lieutenant de la sénéchaussée de Rennes (+ 1527)

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palys.jpg
(c) Ghislaine KAPANDJI et Élie MORHANGE Commissaires-Priseurs - Drouot

John T. McQuillen, Assistant Curator of Printed Books & Bindings à la Morgan Library me fait savoir qu’un recueil d’incunables, passé à la vente Pallys du 9 avril dernier (lot 185), se trouve actuellement en possession de la prestigieuse bibliothèque new-yorkaise. [ = ChL 1582M - PML 196158.1]
Estimé entre 1500 et 3000 euros son prix a atteint tout de même 18.000 euros...

Cet ensemble de 4 ouvrages incunables dans une reliure du XVIe siècle en veau brun (peut-être une réalisation locale), comprend les pièces suivantes :
1. Rubrice totius juris tam canonici quam civilis. (seuls mots visibles du titre lacunaire, remonté et contrecollé), [48] f. (dont ce titre). Sans mention d'impression, sans date. [Lyon: Hémon David, vers 1496/1498].
Probablement un unicum.
Gesamtkatalog der Wiegendrucke : M3903950
Ex-libris manuscrit des Capucins de Rennes, 1708. On retrouve le même ex-libris avec cette date sur un ouvrage de la bibliothèque de Rennes Métropole : « Cy commence la Bible en françoys » [Paris : Guy Marchant ou Antoine Caillaut ou Pierre Le Rouge, [vers 1488-1489] = 15193 Rés - Numérisé sur les Tablettes Rennaises.

2. - [Table des chapitres de la très ancienne coutume de Bretagne par ordre alphabétique] (Titre mentionné par A. de La Borderie). Imprimé à Nantes par Estienne Larchier, s.d. [mais incunable selon A. de La B.]. [43] f., fig. de blason gravée au colophon.
Voir notre site : Les éditions des Coutumes de Bretagne (jusqu'à 1600)
Gesamtkatalog der Wiegendrucke : M43567
 
3. S'ensuivent les ordonances et statuz du roy faitz au pais de bretaigne ou moys de may l'an mil.CCC. quatre vigntz quatorze. S.l., s.d. ([1494]. A la fin: Et publié davant mon segneur le seneschal de Nantes... le XVI iour de iuign l'an mil cccc iii xx xiiii), [12] f. Note ancienne en marge du 2e f.
Gesamtkatalog der Wiegendrucke : M1616520
 
4. Modus legendi in utroque jure... [au colophon:... Parisius impressus per magistrum Petrum Le Dru], 27 novembre 1495, LXXV f.
Gesamtkatalog der Wiegendrucke : M24982
 
Ce recueil provient d'Arthur de la Borderie (ex-libris) qui l'a légué au Comte Elie de Palys (ex-libris). L’ouvrage (ou une partie) a appartenu aux XVe et XVIe siècles à Raoul Becdelièvre, seigneur du Bouexic (paroisse de Guipry) et à Guillemette « Charlot » (sic, mais donné Challot dans l’arrêt de noblesse) son épouse, puis à leur fils Etienne, marié à Gillette du Han, qui s’en sont servis comme "livre de raison", en y inscrivant naissances et décès :
Le vendredi XXe jour de decembre lan mil IIIIc IIIIxx XVII fut né mon fils Gilles Becdelievre
Le XVIme jour de janvier lan ensuyvant mil IIIIc IIIIxx XVIII fut né mon fils Estienne Becdelievre
Le mardi ... Vme jour de mars ensuyvant oud an mil IIIIc IIIIxx xlviii trespassa de sesreche Guillemecte Charlot ma femme Dieu luy face pardon amen
Le XVe jour de janvier lan mil Vc XXVII deceda Mre Raoul ...
5 mars 1533 décès de Gilles
Puis les naissances des enfants d'Etienne :
1er avril 1542 naissance de Jean
11 février 1543 naissance de François
22 février 1544 naissance de Pierre
7 septembre 1546 naissance de Gillette
Le 17 aout 1548 naissance de Françoise



Jean Bossart : Recueil des armoiries de plusieurs seigneurs et noblesses de Bretagne (Bibliothèque de Rennes)

Nous sommes assez bien documentés sur cette famille par l'arrêt de 1669 :
Voir Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France par P.-L. Lainé, t. VI, p. 38-49. Texte saisi par Amaury de la Pinsonnais, sur le site Tudchentil.
Michael Jones, “Les archives du succès ? Les débuts d’une grande famille parlementaire bretonne, les Becdelièvre” dans Guerre, pouvoir et noblesse au MA, mélanges en l’honneur de Ph. Contamine, aux Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 2000.

51e colloque de FANJEAUX : Culture religieuse méridionale : les manuscrits et leur contexte artistique

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Si les manuscrits méridionaux ont souvent occupé une place importante dans les Cahiers de Fanjeaux - notamment lorsqu’il s’est agi d’étudier le gothique méridional (Cahier 9), la religion populaire (11), la liturgie (17), les prophéties (27), les livres et les bibliothèques (31) - le colloque de 2015 les met pour la première fois au premier plan, en s’intéressant à leur décor et à leur contexte artistique. Un contexte en mouvement, entre la Catalogne, le Midi et l'Italie, grâce aux mécènes et aux artistes en déplacement ; un contexte varié, défini par leurs détenteurs ou leurs commanditaires : les prélats, les membres des ordres religieux, les milieux juifs ou encore des anonymes. La typologie des livres décorés distinguera les manuscrits liturgiques, dont certains sont notés, les livres de prière chrétiens et juifs, les livres juridiques et des textes spécifiquement méridionaux tels le commentaire du Beatus ou le Breviari d'amor. on n’oubliera pas que de nombreux manuscrits ont été victimes de destruction pour ne survivre qu'à travers des fragments. La qualité du décor peint et sa quantité font des manuscrits méridionaux, comme partout ailleurs, des objets d’une valeur culturelle éminente. Parmi les questions qui seront abordées, on s’interrogera sur la possibilité de reconnaître des centres de production et d’identifier des artistes, ainsi que sur les facteurs qui ont gouverné le mouvement et la transmission des manuscrits, en proposant de nouvelles pistes de recherche.

Lundi 29 juin
9h15 ouverture du colloque (Alison Stones).
9h45 françois Avril (Bibliothèque nationale de france, Paris)
Eléments nouveaux relatifs à la production avignonnaise du temps du pape Jean XXII.
I. TYPOLOGIE
10h30 Peter Klein (Université de Tübingen)
Le Beatus de Saint-Sever dans son contexte méridional historique et artistique.
11h15 Maria Alessandra Bilotta (Universidade Nova, Lisbonne)
Les manuscrits juridiques enluminés du Midi de la France (XIIIe - XIVe siècles) : nouveaux exemplaires retrouvés.
14h30 hiromi haruna-Czaplicki (Université de Toulouse - Le Mirail)
Les manuscrits enluminés du Breviari d’amor.
15h15 Gisèle Clément (Université Paul-Valéry Montpellier)
Manuscrits musicaux méridionaux.
16h00 jean-Loup Lemaitre (École pratique des hautes Études, Paris)
L’illustration du Livre du chapitre de Solignac (c. 1151-1157), un exemple unique dans la France méridionale.

Mardi 30 juin
II. MANUSCRITS ET SOCIÉTÉ
9h00 Béatrice Beys (Université Paul-Valéry Montpellier)
La Vierge à l’Enfant, réceptrice du livre dans les manuscrits méridionaux (XIIIe s. - XIVe s.).
9h45 Emilie Nadal (Université de Toulouse - Le Mirail)
Les manuscrits enluminés des prélats méridionaux au XIVe siècle.
10h30 Paul Payan (Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse)
Images du pouvoir pontifical dans les livres de Clément VII et Benoît XIII.
11h15 Thomas falmagne (Bibliothèque nationale du Luxembourg)
Le déclassement des manuscrits médiévaux provenant de la province ecclésiastique de Toulouse.
14h00 Départ pour Carcassonne.
15h00 Visite commentée de l’exposition de manuscrits présentée par les Archives départementales de l’Aude.
18h30 Notre-Dame de l’Abbaye. Conférence publique de jean-Louis Biget : « Les Cahiers de Fanjeaux : 50 ans d’histoire religieuse méridionale ».

Mercredi 1er juillet

9h30 Sophie Cassagnes-Brouquet (Université de Toulouse - Le Mirail)
L'évangéliaire de Carcassonne.
III. MOBILITÉ ET ÉCHANGES
10h15 Isabel Escandell Proust (Université des Iles Baléares)
Livres, enluminures et enlumineurs : du Midi à la Catalogne.
11h00 Katrin Kogman-Appel (Université Ben-Gourion, Israël)
Une Haggada de Pâques provenant du Midi. Le programme des images, dans le ms Londres, BL Add. 14761.
14h30 francesca Manzari (Université de Rome 1)
Manuscrits liturgiques réalisés à Avignon dans la première moitié du XIVe siècle : nouvelles découvertes dans les collections du Vatican.
15h15 Marie-Claude Léonelli (Avignon)
Les manuscrits exécutés à Avignon pour Juan Fernández de Hérédia.
16h00 Conclusion, par Alison Stones (Université de Pittsburgh)

Jeudi 2 juillet
Excursion à Albi (cathédrale Sainte-Cécile et manuscrits enluminés conservés à la bibliothèque municipale).

SOURCE = CAHIERS DE FANJEAUX

Publication : IMAGENS E LITURGIA NA IDADE MÉDIA

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Parution au 30 mai 2015 :

"IMAGENS E LITURGIA NA IDADE MÉDIA" - Coord. Carla Varela Fernandes. Imagens e Liturgia na Idade Média. Lisboa: Secretariado Nacional para os Bens Culturais da Igreja, 2015. Col. Bens Culturais da Igreja, Nº 4.

Apresentação
Carla Varela Fernandes
Uma colecção de escultura para uma arquitectura perdida: o núcleo altimedieval de Sines
Paulo Almeida Fernandes
Gesto, imagen y liturgia: las representaciones de dolor y lamento en la escultura funeraria portuguesa (siglos XII-XIV)
Alícia Miguélez Cavero
El Apóstol está presente: la estatua de Santiago y sus peregrinos en el siglo XIII
Manuel Castiñeiras González
Uma imagem de S. Bartolomeu do MNAA: questões em torno da estética, iconografia e importância do culto nos anos do Românico
Carla Varela Fernandes e Mário Jorge Barroca
L’iconographie du travail et la culture de l’alimentation: élaborations figuratives dans la production enluminée liturgique de Émilie-Romagne au XIIe siècle
Maria Alessandra Bilotta
Questões em torno dos Ordinários do Oficio Divino de Alcobaça
Catarina Fernandes Barreira
L’image monumentale et le texte: remarques sur la mécanique épigraphique à la fin du Moyen Âge
Jean-Marie Guillouët
A nova museografia da escultura portuguesa no Museu Nacional de Arte Antiga
Maria João Vilhena de Carvalho e Anísio Franco

Site de présentation

La généalogie des Sanzay et Vincent de Penmarc'h

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Avec le concours de l’Etat, La Médiathèque centrale d’agglomération Pierre-Moinot de Niort a pu en avril 2012 faire entrer dans ses collections un précieux manuscrit à peintures, Généalogie de la Maison de Sanzay en Poitou (Paris, mars 1569), enluminé sur vélin de 27 f. non chiffrés mesurant 364 x 272 mm.

On trouvera une excellente description de ce recueil sur le site du Catalogue collectif des médiathèques de la Communauté d'Agglomération du Niortais.
Un des exemplaires de cette généalogie, l’exemplaire « Valette », qui aurait appartenu à René III le jeune, comte de Groix, serait passé à son fils Anne de Sanzay (1), marié sans postérité à Marie de Tromelin, veuve du baron de Penmarch. Selon M. Surget, le document serait ainsi resté en possession des enfants de son premier lit, à commencer par Vincent de Penmarch comme l’indique un ex-libris manuscrit de la fin du XVIe siècle (plutôt XVIIe) au verso du folio 24 : « Ce présant livre appartient a hault et puissant Messire Vincent de Penmarch, seigneur et Baron dudict lieu».


Cliquer pour agrandir.

Mais peut-être cet exemplaire vient-il directement de Jeanne de Sanzay, fille de René, qui épousa le 8 août 1599, Saint-Frégant (Finistère), René, baron de Penmarc'h (1584-1632), dont Vincent de Penmarc'h :

Vincent, septième baron de Penmarc'h, naquit en 1611 et succéda en janvier 1638 à son frère René. Il était déjà chevalier de l'ordre du Roi, lorsqu'il épousa, le 7 août suivant, Anne Gillette Rivoalen, fille du seigneur de Mesléan et de Marguerite Barbier de Kerjean. Il en eut : 1° Anne-Louise-Gabrielle, qui épousa François du Poulpry, 2° Françoise-Gabrielle, qui épousa Louis du Louët. 3° Enfin Vincent-Gabriel, qui devait lui succéder. Comme ses deux prédécesseurs, Vincent semble avoir mené une existence de propriétaire terrien, partageant, échangeant, vendant ses biens ou s'occupant de l'établissement de ses enfants. En dehors des aveux, des baux ou des quittances, nous ne trouvons en effet que des actes d'état-civil : naissance et baptême des enfants, testament de Jeanne de Sansay (qui lègue son corps à Plouigneau, en Tréguier et son cœur à l'église de Saint-Frégant), mariage de ses sœurs et frères, ou des pièces relatives à ses droits féodaux : droit de menée (pourtant en désuétude), foires et marchés de Goulven. C'est également lui qui fit couler la cloche du château qui devait n'être refondue qu'au XIXe siècle par l'abbé Le Poulzot. Il mourut le 10 mars 1666 et fut inhumé à Saint-Frégant. (L. Farcy, "Les seigneurs de Penmarc’h en Saint-Frégant", dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, LVII, 1930, p. 76-77).


Blason de Jean de Sanzay


Devise de la maison de Sanzay

Note
(1) La Magnanne. Pilleur de la Cornouaille pendant les Guerres de la Ligue.
Penmarc’h (de) - Réformation de la noblesse (1669) en ligne sur Tudchentil
Armoiries et sceaux des Penmarch (B. Yeurch)
Généalogie par Missirien (H. Torchet)


Parties anciennes du château des Penmarc'h à Saint-Frégant (Finistère)

La BRETAGNE dans "Le livre de la description des pays", de Gilles Le Bouvier (1451/1452)

Un voyage dans le temps : les heures d'Isabeau de Pontbriand (Rennes, BM, ms. 1277)

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Exécutées vers 1430, les Heures d'Isabeau de Pontbriand (+ 1449) nous offre un parcours assez exceptionnel dans le temps jusqu'à la première moitié du XIXe s., époque de son dernier possesseur connu, l'avocat Jacques-Marie Carron de La Carrière (+ mort à Rennes le 26 novembre 1839, âgé de 86 ans).
Le manuscrit 1277 de la Bibliothèque de Rennes Métropole est l'oeuvre probable d'un artiste local, dont Eberhard König a souligné le "charme très particulier" des miniatures. L'usage liturgique des ces heures étant celui de Saint-Malo on peut imaginer l'enlumineur issu de l'ancienne cité portuaire très prospère au Moyen Âge, mais rien d'assuré sur ce point. Ce que l'on sait avec certitude c'est qu'il fut possédé (et peut-être exécuté spécialement pour elle) par Isabeau de Pontbriand dont le nom est inscrit en lettres d'or en bout-de-lignes des litanies (f. 61v-62), d'une façon très originale :

Cez matinez sont [a] Ysabel du Pont briend,
qui les trouvera si les range sans les gardez longuement
et il ara sans faille
une bonne trouvaille
d’un pot de vin
ou de servaise
et sera a bien
lieu bien aise.

Au f. 140 une nouvelle note précise qu'Isabeau donna le livre d'heures à son fils Olivier de Villarmoye (ou Villermaye) qui lui même le transmis à sa nièce Jacquette Berthelot :

Ces heures furent a dame Isabeau
de Pontbriand dame de Beaulieu
en son temps et les donna Olivier
de Villarmoye son fils a Jacquecte Berthelot sa
niepce.
Ces heures appartiennent a Jacquecte
Berthelot fille de Jehan Berthelot et
Marguerite Jehanne Turpin quelle Jacquecte
fut née le vign et cincqme jour
de septembre 1489.

Jacquette Berthelotépousa Jean de Carcaing. Aussi les premières pages du manuscrit portent, entre 1510 et 1530, les baptêmes des 11 enfants du couple sur le modèle suivant :

Le cinquiesme jour d'aougst lan mil cinq cens dix fut batizé Janne Decarcaing fille de Jean Decarcaing et de damoiselle Jacquette Berthelot sa femme sieur et dame du Chastelet et la Mesnardiere et fut parain noble homme Jan de La Sercelle ? sieur de ... et furent maraines Louyse Le Senechal dame de La Rouerye et Janne du Pontavice.

A sa mort, Jacquette Berthelot transmet le livre d'heures à sa petite fille Françoise de Carcaing, née en 1559, enfant de Gilles de Carcaing (né en 1519/1520), lequel épousa en 1543 Julienne de Horlande (née en 1524). Au reste, ces derniers ont noté aussi entre 1543 et 1566 les baptêmes de leurs 16 enfants.



A son lit de mort, Françoise de Carcaing fait don du livre d'heures à sa soeur aînée Guillemette de Carcaing (née en 1547) qui épousa en 1574 Guillaume de Languedoc. Les plats de la reliure du manuscrit porte son nom, avec des fers représentant la Crucifixion et l'Annonciation:

reliure_complete.jpg

Et ladicte Guillemette de Carcaing a donné les / presantes heures a son filz Geffroy de Languedoc a son deceix qui fu la mardy 13e jour de febvrier 1624 environ onze heures du soir.

Et ledit Geffroy de Languedoc les ayant laissées par son decez a damoiselle Janne Pihier son espouse elle les a données a Gilles de Languedoc son fils priez Dieu pour eux ». (d’une autre main) « et Gilles de Languedoc les a données a Janne de Languedoc sa fille espouse de Me Bain procureur du Roy de police.

Apres la mort de ladite de Languedoc ces heures passèrent entre les mains de Gilles-Joseph Bain, sr de Bonabry, son fils, né à Rennes le 8 juillet 1698 qui y epousa en 17[blanc] Anne-Jeanne Regnaud; et après la mort dudit Gilles-Joseph Bain arrivée le [blanc] les mêmes heures appartinrent à Guy-Jean-Joseph Bain, son fils, né à Rennes, paroisse de Toussaint le 3 decembre 1730, mort à Chateaubriand le 17 mai 1797, il avoit épousé le [blanc] decembre 1767 paroissse d'Izé près Vitré Catherine Thuillier morte au dit Chateaubriand le 22 decembre 1773.

Le dit Guy-Jean-Joseph Bain donna les dites heures en 1794 à Jacques-Marie Carron son neveu à la mode de Bretagne, comme fils d'Hélène-Perrine Leloué, cousine germaine dudit Bain, laquelle Leloué étoit fille d'Anne-Jeanne Bain, soeur dudit Gilles-Joseph Bain cidessus et femme de Vincent Yves Leloué. Priez Dieu pour leurs ames.

On peut ainsi suivre avec une certaine émotion le parcours et l'histoire de ce livre d'heures sur près de 4 siècles, des années 1430, lorsqu'il appartenait à Isabeau de Pontbriand, jusqu'au décès, le 26 novembre 1839 à Rennes, de l'avocat (historien) Jacques-Marie Carron de la Carrière.

Manuscrit numérisé sur les Tablettes Rennaises

Acquis en 1985 à la vente Sotheby's du 26 novembre, lot 128.
Nous préparons une édition complète des annotations de ce livre d'heures, et une étude sur l'histoire des différents possesseurs.

Biblio :

"Nobiliaire de Bretagne dressé en 1788 par Carron", dans Le cabinet historique, t. XII, 1866, p. 88-94, 118-120, 171-173, 206-212. Paul Parfouru, « Inventaire des archives de la paroisse Saint-Sauveur de rennes par Gilles de Languedoc, 1720 », dans Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XXVIII, 1899, p. 205-284. Gauthier AUBERT, « Gilles de Languedoc (1640-1731) bourgeois de Rennes, greffier de la Communauté de ville et son Recueil historique », dans Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine, t. CII, 1999, p. 225-246 (renvoi à son mémoire de maîtrise de 1993). Trésors des bibliothèques de Bretagne : exposition, Pontivy, 1989, n° 23. Manuscrits à peintures, XIIIe-XVe siècles : exposition, espace Ouest-France, Rennes, 18 septembre-18 octobre 1992, p. 43-45.

Les Heures de Tritan Du Perier et d'Isabeau de Montauban (Rennes, Bibliothèque Métropole, ms 1834)

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Le roi de France Louis XI fit à maintes reprises éloge du puissant amiral breton Jean de Montauban (1412-1466), fils de Guillaume de Montauban et de Marguerite de La Roche-Bernard, dame héritière de Faugaret :

il n'y a seigneur en France, ne nostre frere, ne autre, ou ung filz, si nous l'avions, que n'y eussions voulentiers envoyé pour vous faire tout l'onneur qui nous est ou monde possible, toutesvoies, pour ce que ledit admiral nous a servy en nostre neccessité, et que avons en lui toute fiance ...


 
C’est de lui que l’histoire manuscrite attribuée à Amelgard, un prêtre de Liège, chroniqueur, parle en ces termes:

Joannes dominus de Monte Albano natione Brito erat vir inexplicabilis avaritiæ sine fide pietate et justitiâ pecuniâ congerendi et congregandi incre dibili flagrans ardore ...

Personnage emblématique, nous savons qu'il aimait les livres, pour preuve la commande qu'il fit en 1464 d'un exemplaire d'oeuvres d'Aristote :

A maistre Estienne de Balerme, escripvain, pour ung livre des Estiques, Politiquez et Yconomiques, que il escripvit à Carentan pour mondict seigneur [Jean de Montauban], et le lui rendi prest, par marchié fait avequez ledict escripvain par mondict seigneur par le prix et some de xxxv escus ; lequel escripvain bailla et délivra ledict livre tout prest a mondict seigneur en la presence de Amaury de Plumaugat, Loys de la Pallu, maistre Guillaume de Cerisay et aultrez, et commanda à ce present viconte [de Carentan] paier ledict escripvain de ladicte somme de xxxv escus, valient lu 1. x s. t.

Par ailleurs, Robert du Val, un théologien normand qui fut chanoine de Chartres (A), lui dédia (entre 1461 et 1466) une traduction des Synonyma d'Isidore de Séville (Paris, BnF, Fr. 2424) composée à sa demande: 

Donc vostre noblesse qui desire en soy et en ses subjetz avoir bonnes meurs m’a commandé a translater ce livre de latin en françois qui en soy contient bonne discipline, car il introduit l’omme qui pour ses pechés et les miseres de ce monde lamente jusques au desespoir, et Raison qui le conforte et remet en esperance. Aprés, luy baille enseignemens par lezquelz il se gardera de renchoir, evitera les temptacions et concupiscences et gardera la voie de bien vivre par laquelle ira a souveraine joie.
...
Cy est la fin dez synonymes de Ysidore translaté au bon desire de tresnoble et excellent seigneur monseigneur de Montauban, amiral de France, par maistre Robert du Val, natif de Rouen

Pareillement, deux livres d'heures commandités par Jean de Montauban ont été identifiés, dont le sien propre à la Bibliothèque nationale de France (Paris, BnF, Lat. 18026). Nous consacrerons cette présente notice au second (Rennes, Bibliothèque Métropole, ms 1834) qui fut recomposé avec un calendrier adapté et offert probablement à sa soeur, Isabeau de Montauban lors de son mariage, en février 1436, avec Tritan (1) Du Perier, comte de Quintin.
Copié à l'identique sur son modèle parisien, quelques bordures et enluminures sont restées inachevées.
Si le corps du livre d'heures porte toujours les armes de Jean de Montauban, de gueules à neuf macles d’or, au lambel à quatre pendants d’argent, le calendrier a reçu quelques inscriptions relatives au nouveau couple, et Tritan Du Perier a fait apposer sur plusieurs folios (67v, 68v, esquisse au f. 77v) ses propres armes (aux 2 et 4, d'argent au chef de gueules, qui est Avaugour / Quintin, aux 2 et 3, d'azur à 5 billettes d'or (Du Perier)  :

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Le calendrier (f. 1- 12v) de ce livre d'heures est breton et plutôt briochain : Guillermi briocen[sis] ep[iscop]i (10 janvier) ; Gildas, abbé (29 janvier) ; Guennolé, abbé (3 mars) ; Paterne (16 avril); Corentin (2 mai); Tugdual, évêque (6 juin), Mériadec, évêque (9 juin); Méen (21 juin); Jacut, abbé (5 juillet), ; Turiau, évêque (13 juillet), ; Samson, évêque (28 juillet), ; Guillaume (de Saint-Brieuc), évêque (29 juillet), ; Armel, ermite (16 août); Melaine (11 octobre); Martin de Vertou (24 octobre); Ives (29 ocotbre); Gobrien (3 novembre); Melaine (6 novembre); Malo (15 novembre); Corentin (12 décembre). A noter les deux fêtes de saint Corentin.

Tritan Du Perierétait fils de Geffroy Du Perier, comte de Quintin, seigneur du Perier, de la Roche-Dire et du Plessis-Balisson, et d’Isabeau de La Motte, fille unique et héritière de Louis de La Motte, seigneur de Bossac, Kerdavi et de Sourdéac, et de Marguerite Auger. Pour services rendus au duc, c'est en 1451, que la seigneurie de Quintin est érigée par Pierre II en grande baronnie de Bretagne, du nombre des neuf qui donnaient droit de préséance à l'assemblée des Etats et, plus tard, de présider l'ordre de la noblesse (Dom Morice, Preuves, col. 1562-1563). Tritan fit reconstruire vers 1468 l'enceinte murale de sa ville de Quintin et rebâtit en entier, sur un plan plus large, son château. Il assista au serment prêté à Louis XII, roi de France, par les barons, à ses ambassadeurs, en 1477, fut témoin au ban de la baronnie d'Avaugour, fait par le duc de Bretagne à son fils naturel en 1480, et fut excusé de ne pas s'être trouvé au Parlement tenu à Rennes en 1482, étant alors à "Saint Jacques". Il fut exécuteur testamentaire de Jean de Montauban, son beau-frère, en 1476; donna quittance au seigneur de Montauban, son beau-père, le 14 avril 1448, d'une somme de 5000 livres, faisant partie de la dot de sa femme; fut caution de Jean de Rieux, auprès du duc de Bretagne, en 1476, et parut à la montre de la noblesse de l'archidiaconé de Dinan, le 24 juin 1481. Il mourut le 24 décembre 1482. Son gisant, élevé jadis dans l’ancienne collégiale de Quintin, se trouve aujourd'hui à Cohiniac (Côtes d’Armor), au château de Rumain .

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Source

Par son testament daté du 2 mars 1482, Tritan du Perier fondait deux nouveaux chapelains dans sa collégiale de Quintin, ce qui portait à dix le nombre des chanoines qui la desservaient. Christophe de Penmarc'h, évêque de Saint-Brieuc, confirma le 28 octobre 1505, le testament de Tritan sur la demande d'Isabeau de Montauban sa veuve (Saint-Brieuc, ACDA, 1G 268).

Tritan Du Perier fut probablement en relation avec Jean de Derval (1430 ca–1482, décédé la même année que lui) (2), entre autres pour un échange de livre. Un exemplaire du « Livre de Tulle, de vieillesse », une traduction du de Senectute par Laurent de Premierfait (Paris, BnF, Fr. 1187), porte en effet cette note au f. 91v:

Monsieur du Porer , je vous pry me prestez votre livre du débât de chiens et douaisiaulx (3) ; je vous envoye cestuy livre de Tulle, ainsi que votre gentilhomme m'a demandé. Escryt de la main Jehan de Derval.

Fr_1187_inscription.jpg

D'après divers comptes de la seigneurie du Perier rendus à hault et puissant Tritan du Perier, conte de Quintin, sires du Perier, notamment d'après celui de 1460-1461, on voit que Tritan et son aïeul étaient alors en très bons termes. Le vieux Jean habitait le château du Perrier (à Kermoroc'h), où Tritan allait souvent le visiter avec belle compagnie et prenait un soin particulier d'entretenir sa garde-robe, comme le prouvent les articles suivants :

Pour la mise et despense d'un voiage que Monsr [Tritan du Perier] et Mademoiselle [sa femme Isabeau de Montauban] et aussi Monsr de Rieulx firent au Perier au mois d'octobre l'an LX (1460), poya ledit recepveur (du Perier) xi l. xviii s. vi d.
Charles Le Gay, joueur d'ogres (orgues), pour avoir esté jouer au Perier quant Monsr de Rieulx fut, poya led. recepveur, par mandement de Monsr, ung quartier froment.
En gibier et pour le drap d'une robe pour Monsr l'ancien [le vieux Jean du Perier] et d'une cornette, avecques panne pour ladicte robbe, par mandement de Monsr [Tritan du Perier] du xxie jour de janvier l'an LX (1461 n. s.), xii l. iiii s. ix d.

Mémoires de Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, t. III, 1889, p. 279.

Notes
(A) La Bibliothèque Bodléienne d'Oxford conserve son exemplaire du "Roman de la rose" (Rawlinson C 537). Au verso de la première feuille de garde : "Ce livre est a maistre Robert du Val, prestre, bachelier en theologie, natif de Rouen".
(1) La forme "Tritan" est donnée par les documents de l'époque. De même pour Tritan de la Lande, chambellan et grant maistre d'ostel du duc, Tritan de Quenecquan, etc.
(2) Sur Jean de Derval voir l'ouvrage récent de Michel Mauger : Aristocratie et mécénat en Bretagne au XVe siècle. Jean de Derval, seigneur de Châteaugiron, bâtisseur et bibliophile 
(3) Gace de la Buigne composa (1359 x 1377) le Roman des Deduis, vaste poème où est inséré (vers 5235-12174) un procès entre Déduit de chiens et Déduit d’oiseaux, le tout probablement influencé des Livres du roy Modus et de la royne Ratio. Edition Ake Blomqvist, Karlshamm, 1951 (Studia romanica Holmiensia, 3).

Manuscrit 1834 de la Bibliothèque de Rennes Métropole numérisé sur les Tablettes Rennaises
Manuscrit Fr.1187 de la Bibliothèque nationale de France numérisé sur Gallica

Frédéric Duval : Les traductions françaises d’Isidore de Séville au Moyen Âge, CMRH.
Diane E. Booton, Manuscripts, Market and the Transition to Print in Late Medieval Brittany, Ashgate, 2010, p. 58-63.
René Chassin du Guerny, Études historiques sur l'organisation de la seigneurie de Quintin, Rennes, 1905.
Chartrier du château de Quintin : Saint-Brieuc, ADCA, 114 J 1-58.
Première illustration : signature de Jean de Montauban, 30 novembre 1465 (Paris, AN, K 70, n° 30)

Manuscrit 1834 de la BM de Rennes : Livre d’heures à l’usage de Saint-Brieuc. Bretagne, vers 1430/1440. Parchemin. 129 f. 208 x 150 mm (90 x 60 mm). Réglure en brun clair. 15 longues lignes. Reliure en maroquin rouge, avec large encadrement de filets et fine roulette feuillagée sur les plats, du début du XIXe s. Enluminé par un peintre proche du maître des Heures de Rohan et du maître des Heures de Marguerite d'Orléans, nommé à présent le maître des Heures de Jean de Montauban, auteur des vingt premières grandes miniatures du manuscrit ; les autres, du même style, semblent avoir été exécutées par une main différente. Bibliothèque Marcel Jeanson (1885-1942) : Neuilly sur Seine : mercredi 10 Octobre 2001, lot n° 2. Etude : Claude Aguttes; Expert : Emmanuel de Broglie, Cabinet Revel (Paris).

Pecia 16 : Performance and the Page

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Parution du denier volume de PECIA : le livre et l'écrit :

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The manuscript page is a site of performance. That is the simple, common view shared by all contributors to this volume of Pecia: le livre et l’écrit. ‘Performance’, in our understanding of the term, is a broad notion, not limited to oral rendition. Rather, the term ‘performance’ seeks to encompass reception in any form, whether that be visual or oral, passive or active, silent or sounding, complete or fragmentary. Th e notion of ‘the page’ is here taken to mean the page of the medieval manuscript. This is likewise understood on all levels from the micro to the macro, whether margin, text, book, or archive. There are numerous diverse performers who take part in such a performance: the ‘author’ (or ‘authors’), if discernible; the scribes, those medieval performers who perhaps most of all shape our understanding of the texts that they transmit to us, the editors – surely the more modern counterpart to the scribe – and the readers, from all eras. We hereby invite you to join in the performance.

SOMMAIRE
Kate MAXWELL, James R. SIMPSON, and Peter V. DAVIES, Performance and the Page
James R. SIMPSON, Turning Verse Conversions? Mise en page and Metre in Rutebeuf’s : Le miracle de Théophile
Anne IBOS-AUGÉ, Music or Musics? The Case of Renart le nouvel
Emmanuel MELIN, Réécrire l’archive. Fabrication, classement et mise en page de la mémoire institutionnelle à Reims à la fin du Moyen Âge
Geoffrey ROGER, Koineisation in the Burgundian Netherlands : A Scriptological Insight from the Cent nouvelles nouvelles?
Antony VINCIGUERRA, Glasgow ms. Hunter 253 (U.4.11) : a Corpus of Texts as an Introduction to Medieval Alchemical Knowledge
Aditi NAFDE, Laughter Lines : Reading the Layouts of the Tale of Sir Thopas
Mary WELLESLEY : “Evyr to be songe and also to be seyn” : the performing page of the N-town Visit to Elizabeth
Jean-Luc DEUFFIC : Miscellanées bretonnes : la page dans tous ses états
I. « Oliuier du Garzpern, loyn est » : un étudiant breton en exil (Paris, ca 1450)
II. Les livres de maitre Yves du Chesne, alloué de Rennes
III. Question d’origines : l’enlumineur Jean Pichore était-il Breton ?
IV. Un notaire-poète breton à Nîmes à la fin du XVe siècle : Louis Lascornet
V. Nicolas Le Besq : « escrivain » et libraire breton au service de Louis d’Orléans
VI. Nuz Coetquelfen, chanoine de Barjols et procureur du cardinal Alain de Coëtivy
VII. Jacques Coaynon et le prieuré de Saint-Sauveur de Béré
VIII. Gric a Molac ! Silence a Molac !
IX. Even Guillou et Guidomar Derian, dans l’entourage des cardinaux…
X. Yvon Lomme, un libraire et copiste breton, « demourant a Paris » (ca 1400)
XI. Les Heures de Françoise de Foix (Rennes, Bibliothèque Métropole, ms. 2050)
XII. Jehan de Loyon, poète et « garde de la librairie » du duc de Bretagne, François II (1472)
XIII. Le livre de chant du dominicain Gilles de Gandz (1540) pour l’abbaye bretonne du Relec
XIV. Les Heures de Gilles de La Hellandière et de Gabrielle de Beauvais (New-York, Public Library, MA 042)
XV. Le commanditaire breton des « Heures de La Gaptière »
XVI. La Légende dorée de Morice de Kermoizan

Recension : Bernhard Bischoff, Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts (1998, 2004, 2014)
Table des manuscrits cités

236 p., 33 b/w ill. + 5 colour ill., 4 b/w tables + 1 colour tables, 18 b/w line art, 210 x 270 mm, 2014 ISBN: 978-2-503-55081-7
BREPOLS PUBLISHERS

« Cest a moy vaillant » : les Heures de Villebichot (Northampton, MA, Smith College, Mortimer Rare Book Room, Neilson Library, Ms. 288)

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La bibliothèque du Smith College de Northampton est une des dernières institutions à rejoindre la base DIGITAL SCRIPTORIUM. Un post récent de notre ami Peter Kidd nous a ainsi orienté vers ses manuscrits, et nous y avons découvert avec bonheur un livre d'heures ayant servi de "livre de raison" à un membre de la famille DE VILLEBICHOT, modeste lignée de Bourgogne, plus exactement d'Auxonne et des environs de Dijon. Malheureusement, on a, semble-t-il, malicieusement "extirpé" toutes les peintures de ce manuscrit.

Plusieurs notes concernant la famille DE VILLEBICHOT sont ainsi présentes. Sur le contreplat supérieur on peut lire :

Cest a moy vaillant (en lettres gothiques, avec signature, sans doute d'un premier possesseur)

et a moy Jehan Baptiste
de Villebichot a present
commis es grenier a
scel dauxonne et Mirebel



Au f. 1r : "On ne peut servir deux maitres"
f. 14 (en rouge) :

Oracio domini ducis Burgondie qui debet dici cothidie et est valde devota et pulcherrima et est scripta per manus dominia de Burgondia sui primi philozophi et est talis/ Domine sancte pater omnipotens eterne deus qui enoch.../ ...Inimicorum suorum hodierna die liberare di[ ]neris. Per dominum nostrum ihesum christum amen

f. 222v

Eage de Jean Baptiste de Villebichot Jean Baptiste de Villebichot filz de Benigne de Villebichot nasquit au mois doctobre le iii octobre 1588 du corps d'Anne de Xainctonge sa mere au lieu de Gemeaux et fut son parin Mons. Mr Jean Vallon conseiller du Roy au baillage et --- de Dijon et sa maraine dame Janne (blanc) famme de Mr Claude procureur? marchant ------

Eage de Marye Clerc famme dudit Jean Baptiste de Villebichot Marye Clerc de Flavigny fille d'honnorable Estienne Clerc du corps de dame Philiberte Estiennot nasquit audict Flavigny

Avant contreplat inférieur :

Mariage desdits de Villebichot et Clerc en l'année 1619 au moys de febvrier le dimanche, etc

Eage d'Anne de Villebichot Anne de Villebichot nasquit du corps de lad. Marye Clerc au lieu d'Auxonne le samedy iii heures et demye apres midy vingt huictiesme jullay 1622 et furent ses parains et maraines Noble Pierre de Xainctonge (1) conseiller du Roy et son advocat general au parlement de bourgogne pour l'absence duqel Mr Benigne Viard, etc

L'ensemble de ces inscriptions biographiques s'étalent sur plus de huit pages.


Northampton, MA, Smith College, Neilson Library, Mortimer Rare Book Room, Ms. 288, f. 109
Ces bordures assez riches nous font regretter la disparition des peintures ...

Notes
(1) Pierre de Xaintonge, seigneur de Reglois et de Marnay, avocat général au Parlement de Bourgogne (1615-1641), auteur de : Discours et Harangues prononcés au Parlement de Dijon, Paris, 1625, 1631 ; L’Arche reposée sur la France sous la conduite de Louis le Juste, Dijon 1639.

"Jehan Gourdon escripvain demourant à Xaintes" : marché pour la confection d'un graduel (1472)

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Le XXVe jour de apvril mil CCCCLXXII fist marché Jehan Gourdon escripvain demourant à Xaintes a noble homme René Chauderier escuier seigneur de Nyoil en la manière qui s'ensuit : C'est assavoir que le dit Gourdon doit faire et noter le noir d'un antiphonier ou responsier a l'usaige de Xaintes et rendre prest dedens de la saint Jehan prouchaine qui vient en ung an tout et en la fourme quil a fait au dit escuyer ung grallier (1) fors quil y aura en chacune paige dix ou onze lignes au choys du dit escuyer lequel escuyer doit fournir le parchemin. Et pour ce faire doit paier la somme de quarante livres au dit Gourdon et oultre par le dit marché doit le dit Gourdon toucher et rendre le dit livre relié bien et deuement. Et fut ce present marché fait presens Pierres Crosson Guillemin Bonfilz et aultres et signé de la main du dit Gourdon les jour et au dessus dis : J. GOURDON

(1) Graduel : voir Glossaire de la langue romane, et notice

Edition par Léopold Delisle, Instructions pour la rédaction d'un catalogue de manuscrits et pour la rédaction d'un inventaire des incunables conservés dans les bibliothèques publiques de France, Paris, Champion, 1911, p. 12-13.

Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 11519: Postilles de Nicolas de Lire sur l'Ancien Testament. En ligne sur GALLICA


Cliquer sur la photo pour agrandir.

Repères
René Chauderier, fils de Jean Chaudrier et Jeanne de Coulaines, épousa Françoise Bonnenfant. Il décède en 1474.
Armes : d'argent à trois chaudrons de sable.
En 1439, il rend aveu de l'hôtel et seigneurie de Cirière et de l'hôtel de Noireterre (Archives départementales des Deux-Sèvres )
En 1441, Jean Jousseaume, seigneur de la Geffardière, son beau-frère, fut poursuivi au Parlement criminel pour graves excès commis sur lui (Paris, AN, X2a 22, aux dates des 28 et 30 mars, 12 et 20 juin 1441 ; Ier et 12 mars, 19 avril et 6 août 1442 ; X2a 23, fol. 53, au 24 juillet 1441). Actes royaux du Poitou (en ligne)
Sur les Chauderier, Chaudrier, alliés aux Ronsard, voir entre autres : Les armoiries d'un Ronsard dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale...

Guillaume Le Bret et Jehanne Paluel : des "ornemanistes" bretons révélés par un livre d'heures à l'usage de Saint-Malo (Rennes, BM, ms. 1510)?

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© Bibliothèque Rennes Métropole. Nativité, f. 37, détail.

Plusieurs des livres d'heures possédés par la Bibliothèque Métropole de Rennes ont fait l'objet sur ce blog de notes diverses. 
Il en est un, malgré sa modeste allure ("lamentable", comme le précisait en 1992 le Prof. Eberhard König), qui nous a très récemment laissé sur une joie toute particulière. Nous y avons en effet relevé un élément inédit : sa décoration, du moins en partie, a été signée par un couple qui nous semble être les ornemanistes du manuscrit, ces artisans spécialisés dans l'exécution d'initiales filigranées, entre autres. Cette découverte a bien entendu été facilitée par la numérisation du manuscrit (BVMM/IRHT et Tablettes Rennaises).  


© Bibliothèque Rennes Métropole
Ci-dessus, f. 26, les noms de Guillaume Le Bret et de Jehanne Paluel reliés ensemble avec un "coeur".

La pratique de ces signatures ne semble guère courante quand on sait que la grande majorité des enluminures médiévales reste anonyme. Peter Kidd, dont je salue ici le travail (voir son excellent blog Medieval Manuscripts Provenance), me signale par exemple le cas de Stephanus de Aquilaétudié par François Avril, un copiste attaché probablement à la chancellerie pontificale, auquel on doit un livre d'heures (Escorial (h.iV.9) et dont le nom se retrouve dans un décor filigrané très élaboré du manuscrit Latin 4969 de la Bibliothèque nationale de France (1). Ici le copiste prend part à la décoration de son manuscrit. De même, François Avril a écrit quelques pages sur "Un enlumineur ornemaniste parisien de la première moitié du XIVe siècle : Jacobus Mathey (Jaquet Maci ?)" (Bulletin Monumental, t. 129, 1971, p. 249-264). Mais nous sommes là déjà en terrain plus luxueux!

Dans notre cas (bien plus modeste il est vrai), celui du livre d'heures à l'usage de Saint-Malo (Rennes, Bibliothèque Métropole, ms. 1510), Guillaume Le Bret et Jehanne Paluel ont laissé leurs noms sur plusieurs initiales filigranées, mais rien n'indique qu'ils sont, l'un ou l'autre, auteur de la copie du texte, ou même s'ils ont participé, de près ou de loin, à l'élaboration des enluminures et peintures du manuscrit.


© Bibliothèque Rennes Métropole
Au f. 70v le nom de Jehanne Paluel


© Bibliothèque Rennes Métropole
f. 74v, le nom de Guillaume Le Bret

Quoiqu'il en soit, une étude précise de ce livre d'heures pourrait nous faire peut-être connaître le travail respectif de chacun d'entre eux.
D'après un premier sondage, les patronymes PALUEL et LE BRET sont présents anciennement dans la région de Dinan / Saint-Malo, le premier attesté à Tréfumel dès les années 1520. Au reste, le village de Paluel se trouve sur la commune de Trigavou, dans l'arrondissement de Dinan

Le livre d'heures à l'usage de Saint-Malo présenté ici possède bien d'autres centres d'intérêt. Parmi ses possesseurs connus, les familles DE NOUAL (ou Denoual *) et ARTUR (qui s'en est servi comme livre de raison dans la seconde moitié du XVIe siècle).
Son calendrier procède de la liturgie malouine : l'inscription de Vincent Ferrier au 5 avril suggère une composition du manuscrit après 1455, date de la canonisation de l'un des apôtres de la Bretagne.
Vincent, martyr (22 janvier, en rouge, patron de la cathédrale de Saint-Malo); Gildas, abbé (29 janvier) ; Jean de Craticula (= Jean de la Grille,1er février, en rouge) ; Jacut, abbé (8 février, au jour précédent, une main ancienne a inscrit « ou prie ») ; Aubin (1er mars, en rouge) ; Guénolé, abbé (Guyngualoy, 3 mars) ; Vincent Ferrier, confesseur (5 avril, en rouge) ; Servais, évêque (13 mai, en rouge) ; Yves, confesseur (19 mai, en rouge) ; Paterne, évêque (21 mai) ; Donatien, martyr (24 mai) ; Gurval, évêque (6 juin) ; Méen, abbé (21 juin, en rouge) ; Aaron, confesseur (22 juin, en rouge) ; Lunaire, évêque (1er juillet, en rouge) ; Translation de saint Malo (11 juillet, en rouge) ; Turiau, évêque (13 juillet) ; Samson, évêque (28 juillet, en rouge) ; Guillaume, évêque (29 juillet, en rouge) ; Armel, abbé (16 août) ; Sulin, abbé (1er octobre) ; Melaine, évêque (11 octobre) ; Magloire, évêque (24 octobre) ; Translation de saint Yves (29 octobre, en rouge) ; Dédicace de l’église de Saint-Malo (30 octobre, en rouge) ; Gobrien, évêque (3 novembre) ; Malo, évêque (15 novembre, en rouge) ; Présentation de la Vierge (21 novembre, en rouge).
Et dans les litanies figurent les saints honorés particulièrement dans ce diocèse : Malo, Melaine, Samson, Magloire, Aaron, Tugdual, Brieuc, Paul, Corentin, Paterne, Méen, Sulin, Servais, Briac ? (« Briave »), Lunaire, Enogat, Jacut, Maudez.

 
© Bibliothèque Rennes Métropole
Fuite en Egypte. Le Prof. Eberhard König y a reconnu une influence flamande.

Pour lors nous n'avons pu identifier le commanditaire du livre d'heures, mais des armes effacées (hermines de sable, maison ducale de Bretagne ? un chevron de gueules...) sont encore visibles au f. 62, à la peinture représentant David en prière, dans une initiale, et en marge inférieure :




© Bibliothèque Rennes Métropole

Une autre particularité de ce manuscrit tient à la reliure. Eberhard König a relevé son "caractère plutôt flamand". Effectivement, elle correspond à ces reliures sur ais de bois couverts de cuir estampé à froid utilisant des plaques produites en Flandre au XVe siècle. Un échange sur Twitter avec @BibMazarine et Peter Kidd m'a dirigé vers l'atelier de Lodewijk Bloc, Ludovicus Bloc (Brügge 1484- 1529) qui signait généralement ses travaux. Certains éléments semblent bien identiques :


Plaque de reliure du livre d'heures à l'usage de Saint-Malo (Rennes, BM, ms.1510)


Frottis d'une reliure de Ludovicus Bloc conservée à la Bibliothèque Saint-Geneviève (MS2708)

En 1992, lors d'une exposition à Rennes, le Eberhard König (2) avançait l'idée que ce livre d'heures, inachevé, avait pu être "transporté en Flandre ... pour rentrer en Bretagne après". Pour notre part nous pensons que ce manuscrit n'a jamais quitté la Bretagne. Saint-Malo, port breton de premier plan, était en contacts permanents avec le pays flamand. Les relations de la Bretagne avec la Flandre avaient commencé dès le XIIIe siècle. Elles se développèrent au XVe siècle, grâce à l'alliance de François II avec Charles-le-Téméraire. Les Bretons fréquentaient surtout les grandes foires de Bergues, Bruges et Anvers. Un des propriétaires du manuscrit, de la famille des armateurs et corsaires ARTUR, commerçait encore avec ce dernier port au milieu du XVIe s. (3) 
Certainement, des plaques de reliures devaient circuler entre les deux pays, comme cela devait être le cas pour des modèles de peintures religieuses, des patrons de vitraux ou des fontes typographiques. D'autre part, il ne faut pas oublier l'importance des artisans itinérants qui travaillèrent dans bien des domaines de l'art en Bretagne. D'un autre côté nos Bretons se sont aussi expatriés (tel le fameux Jean Brito, prototypographe, de Pipriac, installé à Bruges).

Coté décoration, le livre d'heures de la Bibliothèque de Rennes Métropole reste assez décevant. De nombreuses peintures ont été extraites et celles qui restent ont été retouchées par un "enlumineur" du XIXe s (peut-être par Casimir Beslay des Fougerays, un ancien possesseur) qui a même été jusqu'à y ajouter une "Visitation" de son cru. E. König a relevé l'influence nettement flamande de la Fuite en Egypte.

Pour clore cette note sur le livre d'heures de Saint-Malo de la Bibliothèque de Rennes Métropole, soulignons un parallèle avec celui de la Bibliothèque Municipale de Saint-Brieuc (ms. 4). Tous deux contiennent une liste de "frairies" de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo auxquelles appartenaient leurs possesseurs, ainsi :
Manuscrit Rennes, BM, 1510 :
(vers 1580 ?)
Ensuist les frayries dont est /
------ et sa femme /
Et premier
Du st Esprit
De Nostre Dame
De st Jehan (4) 
De St Jacques
De st Malou
De St Sabastien
De Ste Barbe
De st Guillaume
De st Nicolas de [Tolentin]
De st Cosme et Damien
(d'une autre écriture) du St Sacrement
Manuscrit Saint-Brieuc, BM, 4 :
(vers 1530)
Cy ensuilt les frairies (?) doncq je suy fondés en lesglisse catedral de st Mallo Et premyer
Du Sainct Esperit
De Nostre Dame
De Sainct Jehan 
De Sainct Mallo
De Sainct Sabastien
De Sainct Nycollas de Tolent..
De Sainct Nycollas de Bari
De Saincte Barbe
De Sainct Eloy
de Saint Anthouenne (d'une main plus récente)

Le manuscrit de Saint-Brieuc s'est trouvé entre les mains d'un membre de la famille malouine des Porée, alliée aux ARTUR, d'où sans doute la présence de ces listes de confréries consignées dans les deux livres d'heures.

Notes

(*) Les Heures à l'usage de Gand ou Bruges du couple malouin Jean de Noual (ou Denoual, autre "lignée"de cette famille) et Jeanne Mayngart, composées en 1499, sont passées en vente publique il y a quelques années. Ci-dessous les armes des Denoual (D'azur à deux merlettes d'argent posées en fasce, accompagnées en chef de trois étoiles d'or et en pointe d'un croissant de même) sur une écuelle (détail. Gabrielle Bidart, veuve d’orfèvre de Rennes, 1767, argent, l. 32,5 cm, coll. part. C.B.) (= source)



(1) François Avril, "Stephanus de Aquila", dans Illuminare l'Abruzzo. Codici miniati tra Medioevo e Rinascimento, a cura di G. Curzi, F. Manzari, F. Tentarelli, A. Tomei, Pescara, Carsa Edizioni, 2012, p. 51-57.
(2) Eberhard König, dans Manuscrits à peintures (XIIIe -XVe siècles). Catalogue de l'exposition de Rennes, 18 septembre-18 octobre 1992, p. 46-47, n° 10.
(3) Voir par exemple Jean Kerhervé, "Bretagne et Flandres. Les échanges du XIVe au XVIe siècle", dans Ar Men, n° 22, 1989, p. 17-35.
(4) Saint-Jean-Baptiste, dite des Frères Blancs, fondée en 1240 par Geoffroy, évêque de Saint-Malo.

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PS. Ce manuscrit fera l'objet d'une notice importante dans notre prochain ouvrage, prévu en 2016, où seront décrits près de quatre cent livres d'heures :
« Car sans heures ne puys Dieu prier ... »
Livres d’heures enluminés en Bretagne
Illuminated Books of Hours in Brittany

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Je remercie Claudia Rabel (IRHT) pour ces précieux conseils... et Sarah Toulouse (Bibliothèque de Rennes Métropole) pour son amabilité à répondre à mes messages!

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© Bibliothèque Rennes Métropole. f. 95, détaiL

10 ans déjà !

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Près de 700 billets publiés et voilà déjà 10 ans passés sur ce blog. 

Merci surtout aux lecteurs de partager ma passion !

Les livres d'heures des Pontbriand

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Nous avons ici-même décrit le livre d'heures d'Isabeau de Pontbriand(t)à l'usage de Saint-Malo, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque de Rennes Métropole (ms. 1277)

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© Rennes, Bibliothèque Métropole, ms. 1277. La Crucifixion.

Cette même bibliothèque possède le manuscrit (1219) d'un autre membre de cette famille, probablement Olivier de Pontbriand, qui mourut en 1505, Trésorier de la Sainte-Chapelle de Paris, où il fut inhumé. Ses armes, avec mitre et crosse, figurent sur ce livre d'heures, apposées sans doute lorsqu'il était abbé commandataire de Saint-Pierre de Préaux, monastère bénédictin de l'ancien diocèse de Lisieux (Normandie), où il fut nommé par ordre du roi après 1482.

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© Rennes, Bibliothèque Métropole, ms. 1219, f. 19. Armes de Pontbriand : d'azur au pont de trois arches d'argent, maçonné de sable

Olivier de Pontbriand fut probablement en possession d'un autre livre d'heures, issu du trésor de la primatiale de Lyon (Lyon, BM, 5143). Ce manuscrit s'ouvre par un feuillet décoré aux armes des Pontbriant, et une note ancienne nous apprend qu'il fut anciennement entre les mains de deux familles bretonnes, seigneurs des Fossés à Plélan-le-Petit (arrondissement de Dinan, Côtes-d'Armor) : La Bouexière et Desnos (ou Des Nos).
Olivier de Pontbriand en fit don à sa soeur aînée.

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© Lyon, Bibliothèque Municipale, ms. 5153. Armes de Pontbriand.

Enfin, signalons, le livre d'heures de Pierre de Pontbriand et Anne de Peyronenc, faisant partie des collections de la prestigieuse bibliothèque parisienne de Sainte-Geneviève (ms. 2705), où le couple est représenté en prière :

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© Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 2705, f. 3v
 
On les retrouve ensemble dans leur chapelle de la Sainte-Epine au château de Montréal, à Issac, en Dordogne.


Source

La décoration du manuscrit de Sainte-Geneviève est attribuée à l'atelier du célèbre Jean Bourdichon :

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© Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 2705, f. 21v

=====  Ces manuscrits feront l'objet d'une notice plus importante dans notre prochain ouvrage (2016), où seront décrits près de quatre cent livres d'heures : « Car sans heures ne puys Dieu prier ... » / Livres d’heures enluminés en Bretagne / Illuminated Books of Hours in Brittany  =====

Les "Heures de La Mandardière" restituées à Roland Gautron, sénéchal de Lamballe (ca 1475-1496)

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© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. 1v

Voilà bientôt près de deux siècles que le livre d'heures n° 31 (ancien 15949) de la Bibliothèque de Rennes Métropole se voit attribué au seigneur de La Mandardière. Déjà, Dominique Maillet, dans ses Descriptions, notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque de Rennes (Rennes, 1837, p. 26-28), avait identifié le couple La Mandardière / Dollo dans les deux personnages agenouillés avec leurs enfants, peints et représentés en prière sur une des premières pages du manuscrit. Le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France (t. XXII, 1894, p. 21-22), et toutes les publications ultérieures, jusqu'à aujourd'hui, ont suivi aveuglement les affirmations de Maillet. Pourtant, un élément aurait du éveiller la curiosité de certains. L'ouvrage en question vient des propres collections du président de Robien (1698-1756) (1), dont la famille portait pour armes d'azur à dix billettes d'argent 4, 3, 2 et 1, proches de celles peintes sur la robe de la dame du manuscrit 31 de Rennes. Le seigneur, quant à lui arbore d’azur, à six coquilles d’argent, 3, 2 et 1, dans lequel Maillet a reconnu un membre de la famille de La Mandardière. Mais plusieurs familles bretonnes ont porté ces armes.
Par contre, aucune alliance La Mandardière / Dollo n'est connue. Il faut certainement voir dans le tableau peint Roland Gautron, sénéchal de Lamballe (1467-1496), second fils de Pierre et de Robine Durand, marié à Jeanne Dollo, dame héritière de La Ville-Mainguy, lequel a délaissé ses propres armes (d’azur, à six coquilles d’argent, 3, 2 et 1) pour prendre celles de sa femme (en changeant simplement les émaux), armes qui sont devenues par la suite celles des Robien par le mariage de Jacques Gautron avec Claudine de Robien.

La réformation de 1475 pour la paroisse de Sévignac mentionne Roland Gautron (Gaulteron), chevalier, sénéchal de Lamballe, de Laval, de Limoëllan, de Broons et du Bordage, en Sévignac. C'est lui que le sire Jean de Rieux, tuteur de la jeune duchesse Anne de Bretagne, prit en 1489 sous sa protection et sauvegarde, parce qu'il avait été bon et loyal suget et serviteur du Duc, que Dieu absolve, et de la Duchesse ma souveraine Dame et de chacun successivement, et à celle cause avoir délaissé et abandonné ses maisons et bien meubles y estants, et tous les héritages qu’il avoit en l’Evesché de S. Brieu, et autres endroits de ce pays et Duché n’a gueres occupé par les François (Sauvegarde pour Rolland Gauteron sénéchal de Lamballe (16 avril 1489), édition Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. III, col. 640; Bulletin archéologique de l'Association bretonne, t. XV, 1896, p. 119).


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. armes Gautron / Dollo

Le livre d'heures enluminé de Roland Gautron et de Jeanne Dollo traduit le rang social du couple (2). Sans être luxueux, c'est pourtant un manuscrit intéressant, malheureusement mutilé de plusieurs feuillets et enluminures.
Nous ne connaissons pas la date de leur mariage, peut-être vers 1450... (en 1453, Roland est déjà "procureur" de messire Jean de Malestroit). Sur le tableau de famille le seigneur ne porte pas son habit armorié, sans doute du fait que par son mariage avec Jeanne Dollo il avait pris les armes de son épouse. 
Certaines généalogies leur donnent un fils, prénommé Gilles quiépousa en 1501 Yvonne le Coq, dame de la Menardais, et une fille, Jeanne, marié le 21 décembre 1509 avec Thomas Le Mintier, écuyer, seigneur de La Ville-es-Zion. Toutefois ces unions ne concordent guère avec les dates de Roland (la peinture du manuscrit nous montrent 1 garçon et 2 filles). Une génération semble avoir été ignorée...


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. 87, détail
 
Le calendrier du livre d'heures de Roland Gautron est de facture rennaise avec plusieurs saints caractéristiques de ce diocèse (Melaine, Méen, Gobrien, Goulven). On y remarque la présence pourtant assez exceptionnelle, au 4 juin, de saint Petroc, honoré notamment à Trébédan, assez proche de Sévignac

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© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. 76, détail


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. 112, détail

Note
(1) Le catalogue de la Bibliothèque de monsieur le Président de Robien en son hôtel à Rennes, 1749 (Rennes, BM, 569) mentionne sous les n° 215 et 225 : "Heures de Notre Dame" et "quatre paires d'heures manuscrites".
(2) Le livre d'heures (bien plus luxueux) d'un autre sénéchal de Lamballe, Jean Troussier, qui succéda à Roland Gautron, appartient aux collections d'Heribert Tenschert. Voir notre étude: Jean-Luc Deuffic, Le commanditaire breton des « Heures de La Gaptière », dans "Miscellanées bretonnes", Pecia, le livre et l'écrit, 16, 2014, p. 221-228. 


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms. 31, f. 2

Voir généalogie des Dollo/ Gautron / Robien sur le blog de François du Fou.

Manuscrit numérisé : Tablettes Rennaises ; BVMM/IRHT

=====  Ce manuscrit fera l'objet d'une notice plus importante dans notre prochain ouvrage (2016), où seront décrits près de quatre cent livres d'heures : « Car sans heures ne puys Dieu prier ... » / Le Livre d’heures enluminés en Bretagne / The Illuminated Book of Hours in Brittany  =====

Le livre d'heures enluminé en Bretagne // The Illuminated Book of Hours in Brittany

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Jean-Luc Deuffic
with the collaboration of Diane Booton

Le livre d'heures enluminé en Bretagne // The Illuminated Book of Hours in Brittany


A book of private piety par excellence, the book of hours emerged as one of the best-sellers — one of the most popular works — of the Middle Ages, and in this respect, it remains an essential source for social and cultural history of medieval society. This collection of prayers and devotions, linked to the different hours of the day with its calendar, its litanies of saints, and the particulars of local liturgy, most often illuminated according to the patron’s desires, thus opens the doors of a new world to us.

The proposed publication forms a corpus of nearly four hundred manuscripts connected directly to Brittany, either written for the specific use of one of the nine Breton dioceses or commissioned or just owned by Bretons. Whether illuminated by the greatest masters of the period or by local or itinerant ordinary artisans, in the atelier of the talented Jean Bourdichon (one thinks of the Grandes Heures of Anne de Bretagne) or in the more anonymous ateliers of Rennes or Nantes which were very active from the beginning of the fifteenth century, books of hours invite us to turn the pages of our history. ​Scattered throughout the world in the most prestigious libraries or in private collections, the unique patrimony gathered together here unveils a distinctive aspect of the history of Brittany, thus contributing to reveal richness less often explored.

Each entry contains an accurate physical description of the manuscript with particular reference to its history, accompanied by a splendid colour illustration. Text in French and summary of entries in English.​

Approximately 500 pages, measuring 22 x 30 cm., 200 illustrations in colour and black/white. Softcover or hardback. Publication : last quarter 2016

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Paris, Bnf, Lat. 1156B

Merci de nous soutenir pour la publication de :

Jean-Luc Deuffic
Avec la collaboration de Diane Booton

Le livre d'heures enluminé en Bretagne // The Illuminated Book of Hours in Brittany

Livre de piété privée par excellence, le livre d’heures apparaît comme un des « bestsellers » du Moyen Âge, un des ouvrages les plus populaires, et à ce titre reste une source essentielle pour l’histoire sociale et culturelle de la société médiévale. Ce recueil de prières et de dévotions liées aux différentes heures de la journée, avec son calendrier et ses litanies de saints, le plus souvent enluminé au bon vouloir du commanditaire, avec ses particularités liturgiques locales, nous ouvre ainsi les portes d’un monde nouveau.

L'ouvrage que nous présentons forme un corpus de près de quatre cent manuscrits en rapport direct avec la Bretagne, soit ayant été à l’usage particulier d’un des neuf diocèses bretons, soit commandités ou simplement possédés par des Bretons. Enluminés par les plus grands maîtres du temps ou par de simples artisans locaux ou itinérants, dans l’atelier du talentueux Jean Bourdichon (on pense aux Grandes Heures d'Anne de Bretagne) ou dans ceux plus anonymes de Rennes ou de Nantes très actifs dès le début du XVe siècle, les livres d'heures nous invitent à tourner les pages de notre histoire.

Dispersé de par le monde, dans les plus prestigieuses bibliothèques ou dans des collections privées, ce patrimoine unique rassemblé ici dévoile un aspect particulier de l'histoire de Bretagne, contribuant ainsi à faire connaître une richesse souvent ignorée.

Chaque notice comporte une description matérielle précise du manuscrit, avec une place privilégiée à son histoire, et est accompagnée d’une riche illustration couleur.
Texte en français et résumé des notices en anglais.
500 pages environ au format 22 x 30 cm. 200 illustrations en couleurs et noir et blanc. Broché ou relié.
Publication: dernier trimestre 2016.

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Paris, BnF, NAL, 3194

Crédit iconographique : Heribert Tenschert

The Illuminated Book of Hours in Brittany / Le livre d'heures enluminé en Bretagne: commanditaires et possesseurs

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Voici une première liste des commanditaires et possesseurs des livres d'heures étudiés dans notre ouvrage :

Anne de Bretagne
Claude de Bretagne
Isabelle de Bretagne
Marguerite de Bretagne
Marie de Bretagne
Jeanne de France
Marguerite d'Orléans
Jean du Largez, abbé de Daoulas
Yvon de Kerouzéré
Pierre II, duc de Bretagne
Marguerite de Foix
François II, duc de Bretagne
Isabelle Stuart
Marguerite de Clisson
François Le Stobec, maire de Brest
seigneurs de Plusquellec
Jean de Montauban
Isabeau de Montauban et Tristan du Perier
Jean de Noual et Jeanne Meyngart
Guillaume De Noual
famille Le Begassoux
Olivier de Pontbriand
Isabeau de Pontbriand
Pierre de Pontbriant et Anne de Peyronenc
Guyonne Derrien
Seigneurs de Matignon
Julienne du Chastelier
Marguerite de Fontenay, dame de Québriac
Goulart, de Dinan
Richard d’Espinay et Béatrice de Montauban
Jean d'Acigné et Béatrice de Rostrenen
Pierre Cornulier, évêque de Rennes
Yves Garnier
Famille d'Espinay
Françoise de Dinan
Jeanne Yardin
Bertrande de La Chapelle
Famille de Marcillé
Portes, seigneur de Crechugeran
Alain Bouchart (historien)
Pierre de Pledran et Catherine Madeuc
Frère Alain Rouille
Gilles de Tournemine et Béatrice de La Porte
François de Kerboutier
Famille de Montbéron
Guillaume Mauléon
Béatrice de Rieux
Marie de Rieux
Famille de Saint-Gilles
Famille de Champlais
Famille de Maubruny
Alain de Coëtivy
Olivier de Coëtivy
Prigent de Coëtivy
Catherine de Coëtivy
Jean de Derval
Françoise de Foix
Marguerite de Foix
Pierre de Foix, évêque de Vannes
Marguerite de Coëtivy
Anne de Mathefelon
Eon de La Vallée
Renée de Rohan
Anne de Rohan
Catherine de Rohan
Marguerite de Rohan
Pierre de Rohan
Famille de Raguenel
Sébastienne Boscher et Christophe de Caradreux
Jeanne du Pou
Rolland Gautron et Jeanne Dollo

The Illuminated Book of Hours in Brittany / Le livre d'heures enluminé en Bretagne

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MERCI A NOS PREMIERS SOUTIENS !!

Kevin Keane
André-Yves Bourgès
Stephen J D Williams
Peter Kidd
Scott Gwara
Pierre Yves Quémener
Sébastien Barret
Véronique Stouff
Josquin Debaz
Alfonso de Salas
Loïc Chermat
Michel Mauguin
Virginia Reinburg
Amaury de la Pinsonnais
Joseph Denoual
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Les Heures de Pierre Du Querisec et de Françoise d'Avaugour (New York, Pierpont Morgan Library, M.63)

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Parmi les livres d'heures en rapport avec la Bretagne conservés à la Pierpont Morgan Library de New York, (une bonne dizaine) figure le ms. M.62, un manuscrit des années 1440, identifié comme provenant de la famille Du Querisec. Effectivement, aux f. 13, 21, 75 et 93 se trouvent peintes des armes, ajoutées probablement au début du XVIe siècle.

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f. 13.


f. 21

LES POSSESSEURS
L'héraldique vient ici, une nouvelle fois, contribuer à l'histoire du manuscrit. Les armoiries ci-dessus permettent ainsi d'identifier avec quelque certitude le couple possesseur de ce livre d'heures au XVIe s. Les armes pleines du f. 13 (même effacées : d'hermines, au chef cousu d'argent, chargé de deux coquilles de gueules) appartiennent aux seigneurs Du Querisec (ou Quirisec), famille noble du vannetais, plus précisément ici de la branche de Kergurioné, à Crac'h, près d'Auray. Le second blason (f. 21), mi parti, laisse entrevoir une macle d'or, celle de la maison d'Avaugour, de la branche de Saint-Laurent : d'argent au chef de gueules brisé d'une mâcle d'or. La seule alliance connue entre ces deux familles est celle de Pierre Du Querisec avec Françoise d'Avaugour.

Le 27 mai 1534, les registres de la Chancellerie de Bretagne enregistrent une "maintenue pour Pierre Du Querisec, sr de Kergurionnec, sur armoiries" (Blancs-Manteaux, Paris, BnF, Fr. 22318, p. 854), probablement une question de prééminences. Pierre mourut peu avant 1543, date à laquelle sa femme, alors veuve, était en procès avec son fils René (Ibid., p. 413). Françoise d'Avaugourétait la fille de Guillaume d'Avaugour et de Françoise de Saint-Flaive, d'une famille originaire du Poitou.

On lira avec intérêt dans la thèse de Nicole Dufournaud les "Reproches du sr de Kaer vers les temoins de la damme de Rieux", la douairière Suzanne de Bourbon (23 décembre 1544) quelques passages relatifs à Françoise d'Avaugour:  

.... Maistre Guillaume du Querisec ne doibt aussi demourer tesmoign en la cause pendante entre ladicte dame de Rieulx et s(i)re de Kaer pourtant qu'il est ennemy et hayneulx dudit s(i)re de Kaer a rayson de pluseurs querelles que ledit s(i)re de Kaer a eues avecq Francoyse d'Avaugour, mere de René de Quirisic, sr de Kerquoioinec, ledit de Kerguoirinec et les .... Lorens quelz sont nepveuz et cousins dudit Guillaume du Querisec. Pour rayson desquelles querelles ledit Guillaume du Querisec a conseu haine contre ledit s(i)re de Kaer.

Dans le domaine du château de Kergurioné, situé en bordure de la rivière de Crac'h, s'élèvent encore les ruines de l'ancien manoir construit au XVIe siècle et détruit par un incendie en 1820. Les vestiges laissent apparaître, près de l'entrée, une tourelle intérieure avec escalier à vis, et dans la salle du rez-de-chaussée on reconnaît les armes des Du Querisec sur le linteau de la cheminée.

DÉCORATION
Enlumineur actif à Angers dans les années 1430/1480, le Maître de Jeanne de Laval, nommé à partir d'un psautier peint pour la seconde épouse du roi René d'Anjou (Poitiers, BM, ms. 41), a oeuvré sur notre livre d'heure, que Roger S. Weick, présente comme une de ses plus anciennes productions. Au reste, cet enlumineur décora partiellement un autre livre d'heures, nantais celui-là, aujourd'hui conservé à la Public Library de New York (ms. 34)


Ms. M.63, f. 89. ©Pierpont Morgan Library, New York.


©Poitiers, BM, ms. 41. Manuscrit éponyme du Maître de Jeanne de Laval.

Biblio:
Pierpont Morgal Library - Notice du catalogue en ligne CORSAIR -
Eberhard König, Buchmalerei um 1450. Der Jouvenel-Maler, der Maler des Genfer Boccaccio und die Anfänge Jean Fouquets, Berlin, Mann,‎ 1982, fig. 42.
François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Paris, 1993, 126.
Roger S. Wieck, Painted Prayers. The Book of Hours in Medieval and Renaissance Art, New York, 1998, n° 101.
François Avril (Edit.), Jean Fouquet, peintre et enlumineur du XVe siècle. Catalogue de l'exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France / Hazan,‎ 2003, p. 408-410.
Jonathan J. G. Alexander, et al., The Splendor of the Word: Medieval and Renaissance Illuminated Manuscripts at the New York Public Library, New York, 2005, p. 262 (notice Roger S. Wieck).
Marc-Édouard Gautier (Edit.), Splendeur de l'enluminure. Le roi René et les livres, Ville d'Angers / Actes Sud,‎ 2009, p. 252 et 351.
Diane Booton, Manuscripts, Market and the Transition to Print in Late Medieval Brittany, Farnham, 2010, p. 78, 89 n. 65, 94 n. 128, 350.
Sur le Maître de Jeanne de Laval = Wikipédia - Lexicon van Boekverluchters

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Sources documentaires : Nantes, ADLA B 924. PAROISSE DE CRACH. Aveux et dénombrements pour le domaine de "Kerguirionnez", par Jean fils d'Olivier du Quirisec (1455), par Bertrand fils de Jean du Quirisec (1504) ; Fr. du Barnys et Gillette du Quirisec (1570).

Les “Heures Guémadeuc” de Guido Mazzoni: des commanditaires (?) bretons enfin retrouvés

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© Heribert Tenschert

Les Heures Guémadeuc, un somptueux manuscrit enluminé par le Maître d'Antoine de La Roche (nommé ainsi à partir du missel qu'il exécuta vers 1500 pour le Grand Prieur de Cluny et de La Charité-sur-Loire, Paris, BnF, ms. Lat. 881), ont fait l'objet d'une précieuse étude d'Eberhard König (2001), accompagnant un très beau fac-similé admirablement édité par Heribert Tenschert (2000). Cet enlumineur, identifié comme étant Guido Mazzoni (vers 1450-1518), peintre originaire de Modène, attesté dès 1472 en Italie, mais essentiellement connu en tant que sculpteur, suivit et se mit au service de Charles VIII, de passage alors à Naples. Du reste, à la mort du roi (1498), il exécuta son tombeau destiné à la nécropole de Saint-Denis, monument détruit à la Révolution. Ainsi l'activité du « painctre, enlumineur et ymagier » italien débuta vers 1496 en France, installé alors avec sa femme et sa fille dans l'hôtel parisien du Petit-Nesle.

Enluminées vers 1500, les Heures Guémadeuc sont un joyau, et pour la Bretagne un témoignage de valeur sur les relations de la noblesse avec les artisans "étrangers".
Depuis le XIXe s., et notamment lors de la vente Destailleur de 1891, avait été remarquée la présence dans ce manuscrit des armes de la famille de Guémadeuc, de haute noblesse bretonne, d'où le nom donné aujourd'hui à ce livre d'heures. Le regretté Xavier Ferrieu, alors bibliothécaire de Rennes, avait rédigé à la suite de l'étude du Pr. König une note généalogique sur les Guémadeuc, sans pouvoir réellement identifier les propriétaires des armes peintes en plusieurs endroits.

Après une minutieuse analyse, je m'avance à mettre des noms sur les commanditaires (ou du moins les premiers possesseurs) de ces Heures richement décorées. En effet, au bas du f. 70v, un chien blanc porte à son collier rouge et or un écu aux initiales d'azur entrelacées "T" et "A", dans lesquelles je reconnais les prénoms TANNEGUY et ANNE, de Tanneguy Madeuc (A) et d'Anne Du Fou. La présence exceptionnelle de saint Tanguy (1) dans le calendrier (8 mai : « S. Tanguy confesseur », en capitales rouges sur fond or) et aux litanies renforce cette identification, comme les armoires respectives des familles de Guémadeuc (de sable, au léopard d’argent accompagné de 3 coquilles de même en chef, au lambel de gueules) et du Fou (d'azur, à l'aigle éployée d'or, becquée et membrée de gueules), peintes à plusieurs reprises.

La commémoration au calendrier de saint Guillaume, évêque de Saint-Brieuc (29 juillet), et son inscription avec saint Brieuc en tête de la série bretonne des litanies rappellent l'attachement des Guémadeuc à leurs "origines" briochines et leur implantation à Pléneuf (château détruit en 1590).


© Heribert Tenschert

Malheureusement très peu documenté, le couple Tanneguy Madeuc et Anne du Fou est attesté seigneur de Trévécar (Escoublac), terre de haute justice du comté nantais. Tanneguy doit être certainement un des fils cadets de Jacques Madeuc de Guémadeuc († avant 1526, inhumé à Pléneuf) et de Françoise de Trévécar, vicomtesse héritière de Rezé. Quant à Anne du Fou nous n'avons pour lors pas encore réussi à savoir à laquelle des branches cadettes de l'imposante famille du Fou elle appartenait. 

Nous émettons l'hypothèse que ce livre d'heures fut peut-être un cadeau de Pierre de Rohan (1451-1513) (2) présenté au mariage de Tanguy de Guémadeuc et d'Anne du Fou. En effet, dans le manuscrit, la peinture du suffrage en l'honneur des saints Pierre et Paul représente, curieusement, saint Jacques (patron du père de Tanguy), portant un étendard sur lequel se lit la devise du maréchal de Gié : DIEU GARDE MAL LE PELERIN (Dieu garde le pèlerin du mal). De même, au f. 63 : "REGARDE LA FIN".
On sait que Guido Mazzoni travailla efficacement pour certains seigneurs ayant participé aux campagnes d'Italie... Pierre de Rohan, "qui est de bonne et grant maison", en fut : il avait accompagné le roi à la conquête du royaume de Naples.
Le 12 août 1502, après un séjour à Florence, il passe commande d'un David en bronze exécuté par Michel-Ange ... qui montre son goût pour les arts.

Mais bien entendu, tout cela ne reste que supposition... 


© Heribert Tenschert

NOTES
(A) "Leur nom de famille etoit Madeuc; et Guémadeuc étoit leur surnom". Annales de Bretagne, t. 15, 1899-1900, p. 115.
(1)
L'introduction du prénom Tanguy dans la famille de Guémadeuc pourrait venir de Tanguy Du Chastel, curateur de Roland Madeuc de Guémadeuc vers 1460. "Les Seigneurs du Chastel ont souvent porté le nom de Tanguy ; desquels plusieurs se sont fait signaler & renommer dans les Histoires Françoises & Bretonnes ; les mêmes Seigneurs ont fondé, prés de leur chasteau de Tremazan, une belle chapelle en l'honneur de ces Saints, qui s'appelle Ker-Seant, c'est-à-dire, la Ville aux Saints, où il y a des Chanoines pour faire le service" (Albert Le Grand, Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique, Quimper, 1901). Voir André-Yves Bourgès, "Les origines fabuleuses de la famille Du Chastel", sur le site Tudchentil.
(2) Pierre de Rohan, "sr de Gié, duc de Nemours, comte de Marle et de Porcien, chevalier, maréchal de France (1476-), conseiller et chambellan des rois Charles VIII et Louis XI, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, capitaine de 100 lances fournies, gouverneur d'Anjou, lieutenant-général en Bretagne, en Champagne ainsi qu'au pays et duché de Guyenne, capitaine de Granville après la mort de Louis de Bourbon, amiral de France" (Couffon de Kerdellech, Recherches sur la chevalerie du duché de Bretagne, 1877-1878).


Pierre de Rohan (dess. Gaignières, BnF)

BIBLIO
Eberhard König, Das Guémadeuc-Stundenbuch. Der Maler des Antoine de Roche und Guido Mazzoni aus Modena, Kommentar zur Faksimile-Edition mit einem genealogischen Essay von Xavier Ferrieu, Rotthalmünster (Allemagne) : Ramsen (Suisse) : H. Tenschert, 2001. Collection : Illuminationen ; 3.
Heribert Tenschert

===== Ce manuscrit fera l'objet d'une notice plus importante dans notre prochain ouvrage (2016), où seront décrits près de quatre cent livres d'heures : « Car sans heures ne puys Dieu prier ... » / Le Livre d’heures enluminé en Bretagne / The Illuminated Book of Hours in Brittany =====
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